Home Best of Livres Vince Taylor n’existe pas

La clé des (men)songes

MAXIME SCHMITT/ GIACOMO NANNI

Vous n’en avez pas marre des biographies de musiciens ? Le neuvième art et le rock’n’roll entretenant des liens très forts, les vies de pop stars présentées comme celles de saints s’entassent sur les étagères. Vince Taylor échappe à la règle. Peut-être parce que cette existence semble totalement invraisemblable.

Tout d’abord, que sait-on de Vince Taylor (1939-1991) ? Si peu. Un Anglais né aux USA et venu tenter sa chance en France. Un loser ultra-violent interdit de concert. Une relique du passé vêtue de cuir noir quand les fleurs avaient pris le pouvoir. Un schizophrène reprenant les pionniers mais ne composant qu’un seul standard – Brand New Cadillac – popularisé par The Clash. Voici résumée en quelques mots une carrière avortée. Mais Maxime Schmitt, lui, en sait un peu plus. Car avant de frayer avec Kraftwerk ou de produire Taxi Girl, le Français fut guitariste, deux ans durant, de l’Archange Noir du Rock. Alors, il aurait pu « donner sa part de vérité », comme dirait Jean-François Copé. Au lieu de ça, il scénarise une bande dessinée kaléidoscopique où Vince Taylor, mythomane halluciné, conte son histoire. Le rock ? Il l’a inventé. Le cuir noir ? Tous lui ont volé, d’Elvis à Morrison en passant par Gene Vincent. Les mods, les hippies ? De la racaille. Impressionniste, le noir et blanc de ce roman graphique n’est pas sans rappeler les fantasmagories ultra-colorées de Guy Pellaert (Rock Dreams, 1974). Pas un petit compliment.

Texte Thibaut Allemand / Photos Vince Taylor n'existe pas © Giacomo Nanni / Ed. de L'Olivier

Illustrations de Giacomo Nanni

Edition de L’Olivier, 144p., 22€

Articles similaires