Le Baiser, de Rodin à nos jours
Embrassez qui vous voudrez
2017, année Rodin ! Pour célébrer le centenaire de la mort du sculpteur avec originalité, le Musée des beaux-arts de Calais se penche sur un thème populaire de l’histoire de l’art, le baiser, à partir de l’oeuvre fondatrice du génie français. La commissaire Florence Guionneau-Joie nous dévoile le parcours de l’exposition.
Du Centre Pompidou au musée Bourdelle en passant par le LaM de Villeneuve d’Ascq, une vingtaine d’institutions, galeries ou artistes ont prêté des oeuvres pour Le Baiser, de Rodin à nos jours. L’accrochage est visible à Calais jusqu’à mi-septembre. « J’ai senti un réel engouement pour le sujet, moins représenté dans les expositions actuelles que l’amour ou la sexualité », relève Florence Guionneau-Joie. Et quel sujet ! Depuis l’Antiquité jusqu’aux dessins animés Disney, le baiser s’interprète et se réinvente en peinture, sculpture, photo, BD, musique, danse et, évidemment, au cinéma. Autant de disciplines présentes dans la sélection de la commissaire, qui démarre en 1882, date du premier bécot en plâtre d’Auguste Rodin.
A pleine bouche
Réunies dans le hall d’accueil, quatre sculptures majeures du maître (Le Minotaure, Les Femmes damnées, L’éternel printemps, L’Idylle) encadrent le célèbre Baiser, et renvoient chacune à un thème du parcours. Place ensuite au sujet, dans toute sa diversité. Pur et déconnecté du plaisir charnel, voilà le « baiser d’amour », représenté chez Vasarely (Les Amoureux) avant sa période « art optique », ou dans la chanson Kiss Me Forever de Julien Doré. Plus érotique, le « baiser prédateur » navigue de Brigitte Zieger (Counter Memories #9) au couple Schneider / Delon (La Piscine, de Jacques Deray), tandis que son « souffle » renvoie au geste salvateur, capable de sortir l’être aimé du sommeil éternel (La Belle au bois dormant). « Destructeur » chez Jan Van Oost (Kiss of Death) ou Pierre et Gilles (Amour défunt), le “smack” devient politique sous l’impulsion de Warhol (Kiss), et même de Clémentine Célarié embrassant un séropositif lors du Sidaction 1994. « Les oeuvres sont variées, mais les artistes exposés conçoivent tous le baiser comme un langage, un dialogue entre deux êtres », souligne la commissaire. L’ultime section, consacrée au « baiser esthétisé », celui de Robert Doisneau (Le Baiser de l’hôtel de ville), Jacques Monory (Baiser) ou Wim Delvoye (Kiss), montre comment sa mise en scène est devenue un sujet à part entière.
Site internet : http://www.musee.calais.fr/
Ouvert tous les jours, sauf le lundi. Fermé le dimanche matin et les jours fériés.
Du 01/04 au 31/10 de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Du 02/11 au 31/03 de 10h à 12h et de 14h à 17h
Tarif :
Tarif plein : 4* / 2 euros
Tarif réduit : 2* / 1 euros
(*avec entrée exposition temporaire)
Gratuit: - de 5 ans et pour tous le 1er dimanche de mars, juin, septembre et décembre.