Home Agenda La mémoire de l’eau… d’Arche en Authie, les fluctuations du rivage...

L’écho en quatre mots d’une polémique virulente avec, pour certains, le vice rédhibitoire d’une formulation trop poétique pour s’avérer scientifiquement crédible… Quatre mots à entendre d’une manière différente pour nous interroger : quelle est notre mémoire de l’eau? Celle que nous gardons – ou pas – de sa présence, de ses cheminements, de ses outrances, de ses colères, de ses assauts passés ? Celle qui devrait nous rappeler, de son emprise, les anciennes frontières et, de son possible retour, les trajets programmés ? Les cartes pourtant existent, qui nous dessinent les contours d’un passé pas si vieux : quand il est question de la mer et de ce qui aspire à s’y déverser, le XVIIe siècle, c’est à peine hier ! Mémoire des pierres avec Saint-Jean-Baptiste, du temps où son foïer veillait sur le hâvre de Berck. Effectivement, l’eau a de la mémoire et une aptitude certaine à retrouver les lieux qui lui étaient dévolus. Elle est toujours là, en sature le sol d’autant plus que son ancienne aire d’épandage n’a cessé d’être réduite et que l’enjeu de la gestion d’une évacuation, détournée de ses voies naturelles, s’est peu à peu estompé. Douce ou salée, elle aspire à reprendre un territoire dont la topographie propice semble lui promettre l’accès. La pertinence de certains choix a, très vite mais… trop tard, été remise en question. La simple analyse des cartes connues, au moment de la transformation de l’hôpital maritime (1869), aurait dû éviter d’élire, pour son implantation, l’endroit le plus menacé par l’érosion ! On ne peut s’empêcher de penser que l’installation, au début du XXIe plein milieu de l’ancien estuaire de l’Arche, est une option qui, un jour prochain, pourrait s’avérer assez peu confortable… Depuis plus d’un siècle, l’homme se refuse à prendre les précautions élémentaires que l’histoire et le bon sens lui dictent. Est-ce l’illusion d’une évolution linéaire qui nous a anesthésié, le penchant à cantonner aux perspectives lointaines – à ce que “de toute façon, on ne verra pas de son vivant” – les évènements dérangeants des cycles dont notre activité précipite la succession ?

Informations
Berck-sur-Mer, Musée de France Opale Sud

Site internet : http://www.2p2m.org/

26.03.2016>30.05.2016mer>dim, 10h>12h & 15h>18h, lun, 15h>18h, 3,50€/Gratuit
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