Home Agenda Biennale Charleroi Danses : L’Après-midi d’un faune

Dominique Brun

Jeux
Trois études pour sept petits paysages aveugles

En 2013, à la faveur du centenaire du Sacre du printemps, le public de la Biennale découvrait Sacre # 197 de Dominique Brun, création inspirée du ballet mythique chorégraphié par Nijinski sur la musique de Stravinsky pour les Ballets Russes de Diaghilev en 1913 à Paris, une révolution artistique conspuée et adulée, un an avant la déflagration de la Première Guerre mondiale. En 2010, elle en avait déjà reconstitué des fragments pour le film de Jan Kounen, Coco Chanel & Igor Stravinsky. Preuve s’il en est que cette interprète, chorégraphe, notatrice et pédagogue française fait figure de référence pour le rendu passionné qu’elle fait de l’histoire de la danse au coeur de ses périodes les plus déterminantes. Avant de sombrer dans la folie, Nijinski s’attela à deux autres chorégraphies Le Prélude à l’après-midi d’un faune et Jeux. Danseur le plus acclamé de son temps, il éblouissait par ses sauts, sa technicité et sa grâce incomparables. Chorégraphe visionnaire, il déroute par sa gravité, son ancrage au sol, ses postures angulaires et archaïques. Il se révolte. Avec L’Après-midi d’un faune et Jeux créés sur la musique de Debussy, Dominique Brun poursuit son hommage à Nijinski. Les arguments des deux ballets sont minces : pour le Faune ensommeillé du poète Mallarmé, un songe habité par sept nymphes ; pour les Jeux, un parc au crépuscule, une balle de tennis égarée que recherchent un jeune homme et deux jeunes filles. De L’Aprèsmidi d’un faune (1912), il reste une partition chorégraphique mais Jeux (1913) n’a pour traces figées que sept pastels de Valentine Hugo et des notes éclairant la relation Debussy/Nijinski. L’entreprise est intrépide. Photos et lectures viennent compléter ces « moments suspendus d’une danse engloutie par le temps. » Entre mémoire enfouie et gestuelle fantasmée, Dominique Brun réactive l’acte créateur de Nijinski avec un regard contemporain, profondément inspirée par sa musicalité, sa modernité, son autonomie, sa sensualité et son désir singulier d’immobilité.

Informations
Charleroi, Charleroi Danse

Site internet : http://www.charleroi-danse.be

30.09.201720h30, 15 > 6€
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