Maia Flore
Entre deux mondes
Maia Flore serait-elle dotée de super-pouvoirs ? C’est bien possible. Dans ses images, cette Française longtemps établie à Los Angeles est capable de voler, suspendue à un nuage, des ballons ou un gros pissenlit, défiant les lois de la gravité avec une certaine légèreté. Ce n’est pas tout ! Elle peut aussi décrocher (littéralement) la Lune, se fondre dans le décor et remodeler le paysage à sa guise, entremêlant réel et imaginaire. Passée par l’école des Gobelins et le Fresnoy de Tourcoing, membre de la prestigieuse agence VU’, cette artiste pluridisciplinaire se met en scène dans des situations soigneusement chorégraphiées et hautement oniriques. Elle y apparaît comme l’héroïne d’un conte de fées, un peu à la manière d’Alice au pays des merveilles. Tantôt drôles, poétiques ou métaphoriques, ses compositions s’apprécient comme des tableaux photographiques, repoussant sans cesse l’horizon des possibles. Maia Flore tombe, lévite, disparaît, se démultiplie, le visage toujours dissimulé, caché derrière un voile, un parasol replié ou tout simplement ses cheveux – qui servent à l’occasion de tapis d’escalier. Qu’on ne s’y trompe pas, ces oeuvres n’ont pas grand-chose à voir avec une série d’autoportraits. « Ce qui m’intéresse, c’est expérimenter et appréhender ma place dans l’espace », dit-elle. Quitte à fusionner avec son environnement, au fil des jeux avec les lignes, couleurs et formes qui l’entourent. « Je crée une intimité visuelle avec les paysages en trouvant dans la nature le lien avec les reliefs du corps humain ». Une belle définition de l’harmonie, n’est-ce pas ?
À visiter / maiaflore.com // @maiaflore