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La fureur de survivre

© Indie Prod, UProduction, Take Shelter, 2Pilots, Ali Mosaffa Productions, Bibi Film TV SRL

Ex-étudiant du Fresnoy de Tourcoing, Emad Aleebrahim-Dehkordi, natif de Téhéran, s’est fait connaître par ses courts-métrages de forme classique ou expérimentale. Aujourd’hui, il poursuit avec Chevalier noir, film choc sur la jeunesse iranienne. Un coup d’essai comme un coup de maître.

Le Festival du film de Marrakech et le Festival Premiers Plans d’Angers ne s’y sont pas trompés, décernant leur grand prix du jury à Chevalier noir, encourageant ainsi le talent prometteur d’Emad Aleebrahim-Dehkordi. Pour son premier long-métrage, le jeune réalisateur s’inspire d’un drame vécu par deux de ses amis. Il en tire un récit fort, sombre et romanesque. L’histoire ? Iman et son frère cadet Payar vivent avec leur père. Après la mort de leur mère, Iman cherche à quitter le foyer. Il se mêle à la jeunesse dorée de Téhéran et profite de ses relations pour se lancer dans un juteux trafic de cocaïne. Mais cette quête de liberté va virer au drame. Un accident de moto (provoqué par un oiseau) fait basculer son existence dans un cauchemar éveillé…

Noir c’est noir

Sur le mode de la tragédie antique et du film noir, Emad Aleebrahim-Dehkordi dresse un état des lieux sans concession d’une génération en déshérence. Pour autant, si Chevalier noir embarque le spectateur dans un voyage au bout de la nuit, l’espoir n’est jamais loin. Le cinéaste observe ainsi les deux frères (Iman Sayad Borhani et Payar Allahyari) avec tendresse et bienveillance. De même, avec le personnage d’Hanna (merveilleuse Masoumeh Beygi), il brosse un portrait de femme iranienne, moderne et émancipée. Une oeuvre lumineuse, et salutaire, à l’heure où le pays s’enfonce toujours dans les ténèbres…

Grégory Marouzé / Photo : © Indie Prod, UProduction, Take Shelter, 2Pilots, Ali Mosaffa Productions, Bibi Film TV SRL

D’Emad Aleebrahim-Dehkordi, avec Iman Sayad Borhani, Payar Allahyari, Masoumeh Beygi… En salle


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