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Exercice de style

Des aplats de couleurs vives, des compositions aussi harmonieuses que fantaisistes, des personnages outrageusement stylés… la patte de Marion Ben-Lisa est reconnaissable au premier coup d’œil – et nous en met plein la vue ! Depuis le sud de la France où elle vit, cette jeune graphiste très demandée nous dévoile ses sources d’inspirations, ses envies et quelques secrets de fabrication.

Où avez-vous grandi ? Je suis née à Aix-en-Provence mais j’ai très vite rejoint La Réunion, où j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence. Grandir sur cette île, c’est avoir la chance de partager une autre culture, profiter de la beauté du métissage et de la richesse des traditions. J’ai 28 ans aujourd’hui, j’ai quitté l’océan indien pour la Méditerranée et Toulon. Je ne reste jamais trop loin de la mer !

Avez-vous, dès l’enfance, développé ce goût pour le dessin ? J’ai toujours eu une sensibilité artistique. Mon grand-père était un grand céramiste, mon père photographe. La culture a toujours occupé une place importante dans nos vies. Je dessine depuis l’enfance mais c’est l’approche numérique qui m’a convaincue d’en faire mon métier. Le graphisme permet d’allier les nouvelles technologies à la créativité.

Comment définiriez-vous votre travail ? Je pense avoir un style assez féminin et coloré. J’adore dessiner des portraits, des personnages. Chaque visage reflète une histoire, une émotion. Les possibilités sont infinies ! J’utilise presque toujours une palette vibrante et chaleureuse. L’idée est d’ajouter de la fantaisie sur une base plutôt réaliste. Le choix des couleurs reste l’étape la plus importante pour faire vivre une image.

Chapeaux, lunettes, foulards… vos personnages sont très “stylés”. Vous inspirez-vous de vos rencontres, de vos proches, de l’air du temps ? Êtes-vous également intéressée par la mode ? Un peu de tout ça ! C’est vrai que je ne peux pas m’empêcher d’ajouter des accessoires aux personnages, car ça leur donne tout de suite plus de personnalité et c’est graphiquement plus intéressant. Sinon, la mode a toujours été un véritable moyen d’expression : la pose des mannequins, leur regard, les looks toujours plus originaux… Mon inspiration vient en grande partie de là.

Quel est votre processus de création ? J’ai toujours sur moi un carnet dans lequel je note toutes mes idées. C’est important de continuer à créer pour soi en dehors des commandes, afin d’expérimenter d’autres techniques et faire évoluer son style, sans contraintes. Je commence par imaginer une composition à la main, plus ou moins aboutie. Je scanne le résultat assez rapidement et je le travaille “proprement” à la tablette graphique. J’aime bien jouer avec la symétrie et les formes géométriques. Simplement au dessin, au trait en noir et blanc. Puis j’ajoute les couleurs dans un second temps.

Brigitte (c) Marion Ben-Lisa

Brigitte (c) Marion Ben-Lisa

Réalisez-vous plutôt des séries ou des œuvres uniques ? J’étais plus habituée à dessiner des portraits en “one shot”, puis j’ai travaillé sur plusieurs collections de NFTs, notamment pout l’entreprise Boss Beauties, qui met en avant l’émancipation des jeunes femmes dans le monde, et j’ai adoré ça. C’est donc un objectif cette année : réaliser plus de séries ! Je suis justement en train de réfléchir à une nouvelle vague d’images sur le thème de l’été. J’espère les exposer cette année.

Plus généralement, où puisez-vous votre inspiration ? Je n’ai pas un domaine précis en tête, le graphisme est partout autour de nous ! Dans la rue, on croise des affiches et de belles enseignes tous les jours. Sur les réseaux, on découvre de nouveaux artistes et des nouvelles tendances au quotidien. Sinon, les thèmes de l’été et du voyage m’ont toujours inspirée.

Êtes-vous admirative de certains artistes contemporains ? Il y en a tellement, mais je vais tenter de livrer une sélection : Sara Andreasson, pour sa palette bien à elle, et le fait qu’elle travaille beaucoup sur l’humain. Je citerais aussi Tom Haugomat et son univers très poétique, ses couleurs sublimes et la variété de ses techniques variées. Enfin, j’adore Jeff Ostberg, un génie de l’illustration !

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© Thomas Jean