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Figures de style

COLIN © Samy Halim

L’exil, la galère puis le succès. Ainsi pourrait-on résumer le parcours de Samy Halim. Né en Algérie, celui-ci a d’abord étudié aux Beaux-arts d’Alger avant de quitter son pays « en catastrophe ». Nous sommes au début des années 1990, en pleine guerre civile. C’est la décennie noire. Sa famille trouve refuge en région parisienne. Après avoir vécu de petits boulots, il décroche une place de graphiste junior dans un studio de la capitale. « C’était difficile, mais je n’abandonne jamais mes rêves », confie l’artiste. À partir de là, il enchaînera les postes jusqu’à devenir directeur artistique. En 2011, il se met à son compte et cultive son propre style. Et quel style ! Ses oeuvres accordent l’élégance du dessin et la rigueur de la géométrie. Elles se distinguent aussi par une subtile patine rétro, manifeste dans le grain des textures de peau. « J’ai créé mon outil numérique pour imiter le tracé du crayon, cet aspect fait-main ». Le plus souvent présentés de face, ces portraits jouent avec les courbes, les lignes, la symétrie, les plans. Sublimés dans une palette soufflant le chaud et le froid (« inspirée de couchers de soleil californiens »), ils célèbrent la diversité du genre humain et témoignent, aussi, d’une passion immodérée pour la culture pop. Dans ce portfolio voisinent ainsi le regard pétillant de Pharrell Williams ou la bobine, un brin plus patibulaire, de Kanye West. « C’est vrai, j’exagère parfois les expressions du visage », sourit l’intéressé, qui cherche d’abord à établir une connexion avec le spectateur. À l’instar de cette Victoria à l’attitude rageuse, véritable allégorie de l’émancipation féminine, et dont le regard caché derrière des lunettes de soleil nous en met plein la vue.

A LIRE ICI / L’INTERVIEW DE SAMY HALIM

Julien Damien
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