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Vivre libre

© Haut et court

Le premier long-métrage documentaire de Jonas Poher Rasmussen adopte la forme originale du cinéma d’animation. Récompensé à Sundance et au festival d’Annecy, Flee (soit “fuir” en français) relate l’histoire vraie d’un jeune homosexuel ayant quitté l’Afghanistan et l’obscurantisme pour gagner l’Occident. Un récit bouleversant.

Les amateurs de cinéma d’animation savent que le genre ne se destine pas uniquement au jeune public. En 2008, l’Israélien Ari Folman marquait les esprits avec Valse avec Bachir, film autobiographique sur ses années de guerre. Depuis, d’autres oeuvres comme Cafard (2015), narrant l’errance d’une escouade belge pendant la Première Guerre mondiale, ont privilégié cette technique. Si Jonas Poher Rasmussen se sert lui aussi du dessin animé pour réaliser son documentaire, c’est d’abord pour protéger l’identité de son héros, Amin, et celle de ses proches. Le Danois utilise ici des entretiens effectués avec le jeune homme (c’est sa voix qu’on entend en VO) et, par l’entremise de flash-back, retrace les 30 premières années de sa vie. Flee raconte ainsi son enfance heureuse en Afghanistan, dans les années 1980, avant la guerre civile, l’arrivée des talibans et l’exil au Danemark, où il deviendra un brillant universitaire… Le réalisateur ne sacrifie en rien la beauté du graphisme et des décors, tout en servant un discours engagé et humaniste. Abordant l’intolérance et le déracinement de tous les réfugiés, Flee est un film lumineux, à l’heure où l’Afghanistan s’enfonce toujours plus dans les ténèbres.

Grégory Marouzé // Photo © Haut et court

Documentaire d’animation de Jonas Poher Rasmussen. Sortie le 31.08

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