Pop Factory
À la française
Cinquième édition pour ce festival tout entier dédié à la pop française – et plus largement francophone. À Tourcoing, le Grand Mix célèbre une scène bigarrée, où le bizarre flirte avec le sublime, entre délices psychés, ballades brindezingues et rap certifié sans testostérone. La preuve par quatre.
Les Louanges
Au pays d’Hubert Lenoir, la pop est une affaire sérieuse. Apparu en 2018 avec La Nuit est une panthère, Vincent Roberge a depuis récolté son lot de… louanges. Il faut dire qu’avec un nom pareil, ce Québécois ne pouvait pas se fourvoyer. Intimes (donc universelles) et entonnées dans la langue de Molière (avec l’accent de chez lui !), ses chansons narrent les affres de la génération née en 2000 et déconfinent élégamment les genres, carambolant soul, jazz et R’n’B. Souvent comparé à Frank Ocean, le multi-instrumentiste cite plutôt… le Français Corneille, avec qui il signe une collaboration sur Crash, son deuxième disque. Un drôle d’oiseau !
Aloïse Sauvage
Circassienne, comédienne, chanteuse… Aloïse Sauvage joue sur tous les tableaux mais ne s’enferme dans aucun. Érigée en porte-parole d’une génération en quête de nouveaux repères, la native de Seine-et-Marne brouille les pistes entre rap, electro ou chanson française, et fait fi des genres et des codes sans s’emmêler les pinceaux. Après nous avoir mis À l’horizontale, elle creuse cette fois une veine plus afro-trap et muscle son jeu – en témoigne son nouveau titre, Focus. Virile, mais correcte !
Jacques
Derrière l’hérésie capillaire et la posture dada se cache un redoutable compositeur. Jacques s’est révélé en produisant ses morceaux avec des objets du quotidien. Lassé de « taper sur des casseroles », pour le citer, ce Strasbourgeois aborde un virage plus pop, célébrant Limportanceduvide. Dans cet album, il fait désormais la part belle au chant et aux synthés, entre l’electro ouatée de Flavien Berger et la loufoquerie de Philippe Katerine. Un peu moins perché, peut-être, mais tout aussi enivrant.
Miel de Montagne
“Pourquoi pas vivre tout nu”, se demandait Miel de Montagne en 2018, dans un petit chef d’oeuvre de pop sucrée, faussement nonchalante et diablement efficace. À l’heure du difficile-deuxième-album, ce complice du précité Jacques confirme ses talents de songwriter avec des ballades saupoudrées de house, mais plus mélancoliques et profondes. Évoquant par endroit le Suisse Muddy Monk, ces chansons douces-amères se dégustent comme la parfaite BO de l’été indien – ou d’un automne torride, c’est selon.
Programme / 29.09 : Aloïse Sauvage, Pi Ja Ma, Les Louanges, Quasi Qui // 30.09 : Jacques, Miel De Montagne, Kalika, Walter Astral