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Les Filles bleues de l’été

(Le Nouvel Attila)

Il est des entrées plus ou moins flamboyantes en littérature. Avec ce premier roman paru en 2014 au Québec, mais qui atteint seulement nos librairies françaises, Mikella Nicol impressionne. Le thème semble pourtant rebattu. La belle saison dans une maison d’enfance, une amitié inébranlable entre deux jeunes filles, des baignades nues dans le lac et un chagrin d’amour en toile de fond. Mais la native de Montréal se distingue par la grâce de l’écriture, la poésie élégante de chaque sensation captée, du moindre paysage saisi. Et par le danger qu’elle fait monter en puissance l’air de rien, au fil de ce bref livre. Chloé, tige aux grands yeux vifs, cherche à repousser la noirceur qui étreint son âme quand elle ne trouve d’échappatoire qu’en s’entaillant les bras ou régurgitant ses repas. La jolie Clara aimerait elle faire taire la douleur d’une rupture, la souffrance de n’avoir pas su garder ce garçon qui lui avait tout promis. Après cet été pansement, ces jours alignés qui « sentaient la lumière », monte l’angoisse du retour au réel. Pour les deux adolescentes, septembre ne peut être que fatal. Pour nous lecteurs, ce roman ne peut être qu’une déflagration.

Marine Durand

144 p., 17€.

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