Home Musique Mallrat

Rêve éveillé

(c) DR

Attention, ici on jongle avec les codes. Un logo façon combo black metal, un alias tiré du film de Kevin Smith, un single nommé Suicide Blonde – oui, comme ses compatriotes australiens d’INXS. Et la musique, dans tout ça ? Assez indescriptible – c’est un compliment. La mélancolie des banlieues pavillonnaires, très occidentale, a également touché la plus grande île du Commonwealth, et Mallrat n’y a pas échappé. Cependant, cette jeune femme originaire de Brisbane sublime le tout dans une pop plutôt propre, éthérée, qui n’est pas sans rappeler ses voisins néo-zélandais (Yumi Zouma, Lorde) ou les chercheuses perchées Grimes et Sia. Un son clean, mais pas clinique. Grand ouvert, mais pas grandiloquent. Ici, on prend son temps pour développer son propos. Ainsi, ces chansons possèdent toutes un “je-ne-sais-quoi” qui relève du songe, lui-même hérité du revival dream pop des années 2010. Bref, on ne saurait dire si Mallrat fera partie des grands noms de demain. Mais cette mélodiste douée incarne l’idée que l’on se fait d’une pop star d’aujourd’hui.

Thibaut Allemand

À écouter / Butterfly Blue (Nettwerk, 2022)

Articles similaires