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Dans le rétro

Arrested Development © Todd McPhetridge

Voici quelques années, le W-Festival, sis sur la belle et vaste plage d’Ostende, incarnait LE rendez-vous des amateurs de musiques sombres et glaciales. Si ce tropisme cold wave n’a pas totalement disparu, soulignons que l’affiche de cette année s’avère bien plus ensoleillée. Un clin d’oeil ironique au réchauffement climatique ?

Arrested Development

Lorsqu’ils apparurent, en 1992, les gonzes d’Arrested Development tranchaient sacrément avec les gueules patibulaires du Wu-Tang Clan, débarqués la même année. Champêtres et joviaux, ces Américains se promenaient en salopette et flanqués… d’un vieil homme en rocking-chair, en l’occurrence Baba Oje, le gourou du gang, qui s’est éteint en 2018. À l’instar de De la Soul, AD n’a jamais changé son fusil d’épaule, répandant toujours la bonne parole (qui n’a jamais fredonné leur hit, People Everyday ?) aujourd’hui dans une formation renouvelée autour du leader Speech. Peace, Love, Unity… Ça semble niais, mais on n’a pas trouvé mieux pour vivre heureux !


Anne Clark

Est-ce une chanteuse ? Pas vraiment. L’intéressée le reconnaît elle-même : n’étant pas dotée d’une “grande” voix, l’Anglaise a préféré déclamer ses poèmes en musique. Surgie à l’orée des années 1980, et soutenue par Paul Weller, elle mit donc ses vers en sons synthétiques et poursuivit ce travail d’artisane pendant près de quarante ans. En 2021 paraissait Synaesthesia – Anne Clark Classics Re-Worked, réinterprétations ambitieuses de quelques-uns de ses classiques. Qui n’ont pas pris une ride.


Scritti Politti

Jamais cité par la jeune garde (à la différence de, au hasard, Joy Division, Gang of Four ou Orange Juice), Scritti Politti est un groupe fantôme. Menée par un rejeton des art-schools britanniques, le Gallois Green Gartside, cette formation née sur les cendres du punk-rock proposait sur son premier LP (Songs to Remember, 1982) une étrange synthèse entre pop, reggae, soul, funk et… citant Jacques Derrida ! L’exploit ne fut, hélas, jamais réitéré. N’empêche, voici un fragment de l’histoire souterraine de la perfide Albion.


Kid Creole

On l’oublie parfois, mais les 80’s ne se partagèrent pas uniquement entre tristes corbacs (The Cure) et fric et frime (Madonna, cette “material girl”). Ainsi d’un étrange énergumène, Kid Creole, mêlant bebop, mento et calypso. Sur scène, looké pimp zazou tout en zoot-suit et entouré de danseuses en bikini, l’Américain August Darnell joue avec les codes et agite ce cocktail latino authentoc. De quoi séduire les exigeants labels !K7 et Strut qui l’hébergent aujourd’hui – excusez du peu !

Thibaut Allemand / Photo : Arrested Development © Todd McPhetridge
Informations
Ostende, Klein Strand
24.08.2022>28.08.202213h, 1 jour : 94,50€ • 3 jours : 240€ • 5 jours : 280€

Sélection / 24.08 : Bauhaus, Anne Clark, Scritti Politti, Big Country, Fiction Faxctory, Nits, The Kids // 25.08 : Squeeze, Lightning Seeds, Christopher Cross, Paul Carrack, Soulsister, The Animals, T’Pau, Martin Kemp // 26.08 : Alphaville, Jeanne Mas, Level 42, Kid Creole and the Coconuts, The Proclaimers, Stereo Mc’s, Heather Nova, Jo Lemaire // 27.08 : UB40, Del Amitri, Tony Hadely, ABC, Cock Robin, Deacon Blue, Arrested Development, Londonbeat, Cuttin Crew // 28.08 : Holly Johnson, Sheila E., Thompson Twin’s, Tom Bailey, Belinda Carlisle, Go West, Heaven 17, Robin S, Blackbox