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Rencontres au sommet

© Olof Grind

On pourrait, comme à pas mal de festivals estivaux, reprocher beaucoup de choses à Rock Werchter : son gigantisme, la profusion de son affiche, qui conduit à des choix et donc à des renoncements… Mais ce dont on lui saura toujours gré, c’est son éclectisme et ses choix toujours justes. En témoigne ce petit échantillon.

Phoebe Bridgers

Inclassable car plurielle, Phoebe Bridgers incarne, à 27 ans, l’avenir d’une certaine idée de la pop. À l’instar de Billie Eilish, cette Californienne manie les références sans se soucier de la bienséance, plaçant au même niveau My Chemical Romance ou Jeff Buckley. Complice de Conor Oberst, elle a signé deux albums importants dont le dernier, Punisher, la voit mêler cordes, cuivres, samples et nappes avec le même bonheur. Le résultat ? Une pop lunaire, intense, naviguant à vue entre grandiloquence et intimisme. Sur scène, Bridgers donne vie à ses chansons cyclothymiques avec une passion qui fait tomber nos dernières (maigres) réserves.


Jamie xx

De The XX, on n’espère plus vraiment un album de la trempe de son tout premier, sommet intemporel dont la mélancolie évanescente fait toujours effet, près de quinze ans plus tard. Si on regrette ? Non, c’est ainsi. Après tout, son concepteur principal, Jamie Smith, alias Jamie xx, a changé. Dès son premier essai solo, In Colour (2015), il annonçait la… couleur et rompait avec son passé blafard. Depuis, entre remixes inspirés et DJ-sets enchantés, le Britannique s’est imposé comme un orfèvre électronique de premier ordre.


Haïm

Légères et sans lendemain : telles semblent être les chansons de Haim. Nourris au folk du Laurel Canyon (ces harmonies vocales), à la pop, au funk, ces morceaux pourraient ne pas durer. Pourtant, voici bientôt dix ans que ces frangines traînent leurs guêtres dans les arcanes du cool californien, s’invitant chez Taylor Swift, frayant avec Calvin Harris, partant en tournée avec Phoenix… et jouant dans l’excellent Licorice Pizza (2021) de Paul Thomas Anderson. Un tel CV ne saurait mentir. Il y a un peu de profondeur au fond de cette légèreté…


Michael Kiwanuka

Né en Ouganda mais grandi dans le quartier de Muswell Hill au nord de Londres (oui, le coin des Kinks), Michael Kiwanuka s’est imposé, en une décennie et trois réussites, comme un grand nom de la soul d’aujourd’hui. Son timbre et ses morceaux trempés dans la soul, le jazz et le blues, évoquent Bill Withers ou Terry Callier. Mais la production, signée Danger Mouse (qu’on ne présente plus) ou le Londonien Inflo (Adele, Little Simz…) propulse une soul millésimée, fruit de temps troublés, dans notre présent incertain.

Thibaut Allemand // Photo : Phoebe Bridgers © Olof Grind
Informations
Werchter, Festivalpark
30.06.2022>03.07.2022Complet !

Programme/ 30.06 : Pearl Jam, The War On Drugs, Pixies, Rag’n’Bone Man, Haim, Fontaines D.C., Gang of Youths, The Kid LAROI, Beck, First Aid Kit, Carly Rae Jepsen, Airbourne, The Dead South, Lianne La Havas, Black Pumas, RY X, Cigarettes After Sex, Altın Gün, Lady Blackbird, White Reaper, Glints, Reignwolf, Yumi Zouma, Owenn, Ila // 01.07 : Metallica, Greta Van Fleet, Lewis Capaldi, Bazart, Idles, Miles Kane, Rhea, Moderat, Alt-J, Sam Fender, Inhaler, Turnstile, Lous and The Yakuza, Girl in Red, Parcels, JC Stewart, Sons, Sans Soucis, The Chats, The Last Internationale, The Regrettes, Waterparks, Tin Fingers //  02.07 : Imagine Dragons, Twenty One Pilots, Anne-Marie, Yungblud, Måneskin, Nothing But Thieves, Goldband, Jamie xx, Jorja Smith, LP, Phoebe Bridgers, Sabrina Claudio, Marcus King, Bicep, Leon Bridges, Clairo, Alec Benjamin, Yong Yello, Pitou, Grandson, KennyHoopla, Poorstacy, Mother Mother, The Faim, Dea Matrona // 03.07 : Red Hot Chili Peppers, The Killers, Royal Blood, Balthazar, Keane, Sum 41, Joost, Polo G, Disclosure, Michael Kiwanuka, Kacey Musgraves, Big Thief, Fever 33, Meute, Lost Frequencies LIVE, Jimmy Eat World, Modest Mouse, Moses Sumney, Emma Bale, Jehnny Beth, Snail Mail, The Record Company, Dry Cleaning, Bartees Strange, Peach Tree Rascals