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Petits meurtres entre amis

© Maneki Films

Premier film réalisé en France par Santiago Mitre (El Presidente), Petite fleur est un objet filmique non identifié. Quelque part entre la comédie et le thriller surréaliste, le cinéaste argentin raconte l’histoire d’un meurtre qui se répète jusqu’à l’absurde, pour s’inscrire dans une routine infernale… Parés pour le décalage ?

Santiago Mitre fait partie, avec son ami Mariano Llinás (La Flor) de la nouvelle vague du cinéma argentin. Ceux qui ont vu Paulina et El Presidente savent que le réalisateur aborde volontiers les sujets de société par le prisme du cinéma de genre. Petite fleur, adapté d’un roman de Iosi Havilio, ne déroge pas à la règle. Mitre signe une fable corrosive sur le couple, le déracinement et l’amitié, proche des oeuvres surréalistes de Raoul Ruiz (Melvil Poupaud, acteur fétiche du cinéaste chilien, n’est pas là par hasard) et de Luis Buñuel. Jugez plutôt…

En gore et en gore

José (Daniel Hendler), un Argentin récemment installé en France, et sa compagne Lucie (Vimala Pons), parents d’un premier enfant, viennent d’emménager à Clermont-Ferrand. Un jour, le Sud-Américain rencontre son voisin (Melvil Poupaud), amateur de vin et de jazz (le titre Petite fleur fait référence au standard de Sidney Bechet). Sans raison, José assassine son nouvel ami à coups de pelle. Le lendemain, stupeur : la victime réapparaît, bien vivante. Il va falloir recommencer… Ne dévoilons pas davantage cette histoire pour laquelle il est prié d’abandonner tout esprit cartésien. À la fois comédie noire, film gore ou critique des mouvements sectaires (Sergi López est truculent en pseudo-gourou), Petite fleur pèche toutefois par un rythme assez lent. Pour autant, le film ne ressemble à aucun autre et mérite qu’on s’y intéresse – au moins une fois.

Grégory Marouzé / Photo : © Maneki Films

De Santiago Mitre, avec Daniel Hendler, Vimala Pons, Melvil Poupaud, Sergi López… Sortie le 08.06

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