Home Cinéma Winning Time

La main au panier

© 2022 Home Box Office, Inc.

En 1979, les Los Angeles Lakers sont dans le creux de la vague, distancés par les Boston Celtics et boudés par le public. Un ancien chimiste et investisseur immobilier rusé en profite pour racheter la franchise. Sous sa direction, le basketball va entrer dans l’ère du spectacle…

Produite par Adam McKay (auteur du récent Don’t Look Up : Déni cosmique), Winning Time est un tourbillon narratif qui ne néglige rien de son sujet. Didactique mais toujours séduisante, la série envisage le club comme entreprise capitaliste, le jeu comme stratégie et l’équipe comme collectif humain. L’entrée dans les années 1980 marque aussi un passage de relais entre la génération impliquée dans la lutte pour les droits civiques et celle qui se laissera portée par les plaisirs de la célébrité et de la consommation. L’opposition pourrait être caricaturale entre l’austère Kareem Abdul-Jabbar (Solomon Hughes) et le fougueux Earvin “Magic” Johnson (Quincy Isaiah). Mais la relation se révèle plus subtile, sortant Abdul-Jabbar de sa raideur physique et morale, et soulageant Johnson de sa naïveté adoles- cente. Portée par l’euphorie du changement, la série est profondément travaillée par l’insatisfaction et la décrépitude. Fugaces, les triomphes sportifs se révèlent moins un acquis qu’une hantise. S’appuyant sur un casting brillant (notamment le toujours formidable John C. Reilly, et le trop rare Jason Segel), cette première saison pose ainsi les fondations d’une fresque qui s’annonce absolument passionnante.

 

Raphaël Nieuwjaer // Photo : © 2022 Home Box Office, Inc.

De Max Borenstein et Jim Hecht, avec John C. Reilly, Quincy Isaiah, Jason Clarke, Gaby Hoffmann… Dix épisodes disponibles sur OCS.

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