Home Best of Chroniques Toro y Moi

Mahal

Dead Oceans

Le producteur préféré des designers graphiques ajoute un pixel (le septième en douze ans) à son œuvre. Pour filer la métaphore, la trajectoire de Chaz Bear est celle d’un orfèvre de la palette numérique qui découvre les arts plastiques et finit par troquer son trackpad contre des pigments et des pinceaux. Paresseusement étiquetée “chillwave” à ses débuts, la pop électronique du Californien trouve dans ce Mahal sa pleine expression. Ses compositions retrouvent le relief aperçu sur Outer Peace en 2019, avec le titre Ordinary Pleasure en guise de sommet. C’est désormais au sein de l’écurie Dead Oceans, soit l’open space de Khruangbin, Kevin Morby, Phosphorescent et Shame que l’on retrouve Toro y Moi. À 35 ans, Chazwick n’est plus un geek, et ne se contente plus d’empiler des pistes avec un logiciel. Largement marqué par le psychédélisme, qu’il soit rock (The Medium), funk (Millennium), jazz (Last Year) ou carrément Beatles (Déjà Vu), Mahal étourdit. Cette profusion d’ambiances n’est pas l’œuvre de l’architecte hésitant mais bien celle d’un homme maîtrisant son spectre sonore, qui s’élargit tout en s’affirmant. De la très haute définition.

Mathieu Dauchy
Articles similaires