La Nature
Secousses sismiques
Rien ne semblait devoir succéder à l’image d’une mère et de son enfant, serrés l’un contre l’autre, tandis que se mêlaient les battements d’un coeur et le Requiem de Verdi. La fin suspendue de Vie (1994) avait atteint un sublime équilibre. Fracassant, le retour d’Artavazd Pelechian l’est donc doublement. Avec La Nature, le grand cinéaste arménien laisse s’épancher son goût pour la violence de la matière. Entamé sur les crêtes des montagnes, le film, qui emprunte ses images à des documentaires Disney autant qu’à des vidéos amateurs, laisse se déchaîner les forces telluriques, entre éruptions volcaniques, tremblements de terre et tsunamis. Plus qu’un principe mécanique, il y a là une métaphysique : ce qui se dresse doit s’effondrer. Et l’humain, vaniteux et fragile, d’être emporté dans le mouvement.
Documentaire d’Artavazd Pelechian. En salle