Home Cinéma Une jeune fille qui va bien

Vivre, malgré tout

©Jérôme Prébois

Présenté lors la Semaine de la critique à Cannes et à l’Arras Film Festival, Une jeune fille qui va bien est le premier long-métrage de Sandrine Kiberlain. L’actrice signe le portrait d’une jeune fille juive, dans une France en proie au nazisme. Une œuvre puissante, portée par la performance de Rebecca Marder, grande révélation du film.

On peut être sceptique devant le passage d’actrices ou d’acteurs derrière la caméra. Certains de leurs films ne dépassent guère le simple objet narcissique. Tel n’est pas le cas de Sandrine Kiberlain qui ne s’offre ici aucun rôle. L’occasion de se concentrer sur l’écriture et la mise en scène d’une œuvre dénuée de la moindre coquetterie. Son sujet, en l’occurrence l’adolescence d’une jeune fille juive durant la Seconde Guerre mondiale, n’aurait supporté aucune faute de goût. L’histoire ? Irène vit l’élan de ses 19 ans à Paris, durant l’été 1942. Sa famille la regarde découvrir le monde, ses amitiés, son nouvel amour, sa passion pour le théâtre…

Ennemi invisible

On est d’emblée frappé par la maîtrise de l’apprentie cinéaste. Sa réalisation affirme des choix forts. L’occupant nazi n’est jamais montré. En le plaçant hors du champ de la caméra, Kiberlain ne le rend que plus inquiétant. Ainsi, l’atrocité plane comme une ombre sur tout le récit. Grâce à ce procédé, la cinéaste soutient aussi que rien, ni personne, ne peut empêcher la jeunesse de rêver, de s’accomplir et de vivre ! Enfin, jusqu’au moment où la tragédie de l’Histoire traverse le cadre… Parmi une distribution de premier ordre, la jeune Rebecca Marder, pensionnaire de la Comédie Française, est éblouissante, et la réussite d’Une jeune fille qui va bien lui doit beaucoup.

Grégory Marouzé // © Jérôme Prébois, Ad Vitam, Curiosa

De Sandrine Kiberlain, avec Rebecca Marder, Anthony Bajon, André Marcon… En salle

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