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Voyage très spatial

CID Grand-Hornu Cosmos C3, Unfold, Sea of Tranquility
© Unfold

Besoin de s’aérer l’esprit ? Alors direction Hornu. Le Centre d’innovation et de design rassemble des pièces signées d’une cinquantaine de créateurs internationaux, et toutes inspirées par le cosmos. Trous noirs, nébuleuses, exoplanètes ou supernovas s’incarnent dans des objets du quotidien, offrant un vertigineux jeu d’échelles. L’exposition marie science art et poésie, et pose aussi des questions quant à l’avenir de l’humanité.

Depuis ses premiers jours, l’humanité n’a cessé de scruter la nuit étoilée en quête de réponses. D’où venons-nous ? Sommes-nous seuls dans cette immensité noire ? Source infinie d’interrogations et d’émerveillement, le cosmos inspire les artistes mais aussi les designers. C’est tout l’objet de cette exposition dont la scénographie, conçue par les architectes libanais Ghaith et Jad, est particulièrement soignée. Ici, tous les socles sont recouverts d’un fin tissu qui se déforme sous le poids des pièces exposées. « L’effet illustre les courbures spatio-temporelles de la théorie de la relativité générale d’Einstein », éclaire notre guide, Filip Depuydt. De lumière justement, il est beaucoup question dans la première partie de ce parcours présentant une série de lampes, comme celle de l’Italien Vico Magistretti. Baptisée Eclisse, elle est composée de trois coquilles mobiles et, en jouant avec ces éléments, « l’utilisateur produit une éclipse solaire chez lui ». Tout aussi dépaysante, l’installation olfactive Sea of Tranquility nous projette sur la Lune pour en sentir les effluves ! En fond sonore nous parviennent les échos de la conversation des astronautes de la mission Apollo 12, décrivant ces odeurs célestes qui évoquent l’argent, la poussière ou le miel…

Objectif Lune

Une section de l’exposition pose également la question de l’utilisation des richesses astrales. Eh oui, devant la raréfaction de certaines ressources terrestres, l’appétit de l’humanité pour ces terres lointaines s’aiguise. Si le Traité de l’espace signé en 1967 interdit aux nations de s’approprier une planète, rien n’est dit quant à leur exploitation. La Française Margaux Hendriksen met les pieds dans le plat en imaginant une entreprise fictive pillant les trésors lunaires pour ensuite les revendre comme des produits de luxe. Dans les anciens magasins aux foins, le film de Ray et Charles Eames nous permet de prendre de la hauteur sur notre pauvre condition. Réalisé en 1977, Powers of Ten nous plonge dans l’infiniment petit, focalisant sur la cellule d’un pique-niqueur endormi, avant de dézoomer vers l’immensité galactique. Présentée sur un gigantesque écran, dans la même salle, l’installation sonore et vidéo The Solitary One nous propulse elle au cœur d’un trou noir. Pas sûr que vous en reveniez indemne…

Julien Damien // Photo: CID Grand-Hornu Cosmos C3, Unfold, Sea of Tranquility © Unfold
Informations
Hornu, CID, Centre d'innovation et de design au Grand-Hornu
24.10.2021>27.02.2022mar > dim : 10 h-18 h, 10 > 2 € (gratuit -6 ans)
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