Home Best of Chroniques Yann Tiersen

Kerber

Mute Records/[PIAS]

On ne le répétera jamais assez pour les étourdis, au fond de la salle : non, Yann Tiersen n’a rien à voir avec la poésie gnangnan d’Amélie Poulain (2001). Ces dernières années, l’intéressé n’a cessé de déjouer les attentes, s’installant à Ouessant et chez Mute Records, s’exprimant désormais en Breton et creusant une électronique oblique et un krautrock sévère (son projet ESB). Kerber mêle piano et nappes synthétiques, clavecin et mellotron, groovebox et boucles obsessionnelles, longueur et langueur (ces sept instrumentaux alignent parfois la dizaine de minutes). Volontiers atmosphérique donc, ce disque n’aura peut-être pas le même impact que Dust Lane (2010) ou All (2019), mais prend sa place dans la grande œuvre, hors du commun, du Breton insulaire.

Thibaut Allemand
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