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Mémoires d’une savonnette indocile

(Capricci)

Pour Luc Moullet, le cinéaste est plus proche du contrebandier que du peintre ou de l’écrivain. Présentant un long comme deux courts métrages afin de doubler les primes du CNC, profitant d’une erreur de la banque pour cause d’homonymie, grattant ici un repas et là un voyage, le réalisateur d’Une Aventure de Billy le Kid (1971) et de Foix (1994) décrit avec une hilarante méticulosité les mille combines qui lui ont permis de bâtir une oeuvre iconoclaste. N’oubliant pas sa formation critique (il débuta à 18 ans aux Cahiers du cinéma, entouré de Truffaut, Godard, Rivette, Rohmer ou Bazin…), il ponctue son récit de jugements, listes et distinctions toujours acérés, ainsi que de quelques sentences définitives (« un auteur, c’est celui qui ôte »). Une texte jubilatoire.

Raphaël Nieuwjaer

400 p., 22 €.

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