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Le retour du synth esprit

The Human League

Le W-Festival s’est fait une spécialité de ramener sur scène, voire à la vie, des formations que l’on pensait totalement enterrées… mais que l’on n’est pas mécontents de retrouver ! Sur la jolie plage d’Ostende, on rejoint ainsi quelques ténors, mais aussi des one-hit wonders – l’occasion, parfois, de redécouvrir une œuvre sous-estimée.

Marc Almond

Phénoménal Marc Almond ! Ce freluquet précieux et flamboyant ne rentre dans aucune case. Il insufflait un érotisme à la Genet au sein de Soft Cell, a chanté avec, entre autres, Nico, Gene Pitney, Jimmy Somerville et Siouxsie. Il a aussi consacré un album de reprises à Jacques Brel et célébré Barbara, Léo Ferré, Charles Aznavour ou Juliette Gréco. Voici quelques temps, il montait sur scène en compagnie de Biolay et Carl Barât (The Libertines) dans une version pop de l’opéra Le Couronnement de Poppée de Monteverdi. Bref, un artiste unique, inclassable, doté d’une véritable vision. Dur à suivre, sans doute. Mais ô combien passionnant, car toujours actuel.


The Human League

Né au début des années 80 à Sheffield, bassin industriel en décomposition (comme Cabaret Voltaire ou Pulp), Human League incarnait cette frange de la jeunesse britannique marquée par les idéaux, le savoir-faire punk-rock (éloge de la débrouille) et l’amour des synthétiseurs popularisés par Kraftwerk. En résultent des tubes tels Don’t You Want Me ou Human – une synthpop teintée de soul. Le groupe tient toujours la route et la scène, ses derniers albums étant réellement plaisants.


Visage

On en revient au big bang punk. Dans un Londres transformé en soupe primitive pataugent de futurs membres de Magazine, Ultravox, Culture Club, Siouxsie And The Banshees… et Visage donc. David Bowie et une certaine idée du glam planent sur ces jeunes gens. Les Britanniques décrocheront la timbale avec Fade To Grey mais, finalement, ne publieront jamais d’album aussi important que ceux des groupes précités. Ce n’est pas grave : dans l’urgence, un single fait très bien l’affaire.


ABC

ABC, c’est le nom du deuxième album des Jackson Five. Mais c’est aussi et surtout l’une des grandes figures de la synthpop, née dans le tourbillon post-punk (fanzinat, création de label indépendant, accointances avec Wire). Pourtant, ABC ne restera pas longtemps underground et s’imposera parmi les pop stars de la première moitié des 80’s avec un album majeur (The Lexicon of Love, 1982) et un single imparable (The Look of Love). Attention : de la formation d’origine, ne reste plus que le chanteur Martin Fry…


OMD

Enola Gay. Ce tube inusable peut être considéré comme un petit frère du fameux Blue Monday, de New Order. Au point d’oublier qu’Orchestral Manœuvres in the Dark a poursuivi sa route. Sinueuse, certes, mais pavée de morceaux de bravoure (Electricity, Souvenir, Joan of Arc...). À l’instar des précités New Order ou de Gary Numan, OMD fait partie de ces héritiers de Kraftwerk, convaincus que les synthés avaient une âme. Autant dire que 41 ans après leurs débuts, ces titres n’ont pas pris une ride – la magie du rétrofuturisme.


The Jacksons

C’était pas toujours la fête, au 2300 Jackson Street, Gary (Indiana). Jugez plutôt : des classiques pop en pagaille (ABC, I Want You Back…) mais un papa un brin violent et quatre grands dadais qui se font voler la vedette par le cadet. Ah, ça, ils devaient être bien dégoûtés, les Tito, Jermaine et compagnie. Heureusement, la vie est bien faite, Michael est mort et les survivants, désormais sexagénaires, viennent entonner les tubes de la plus funky des familles dysfonctionnelles.


Snap! & Technotronic

Snap! & Technotronic ensemble, c’est un peu Emile & Image, non ? Trêve de plaisanterie, car nous avons affaire à deux pionniers de la dance grand public, où comment la house (musique américaine et underground) s’est imposée dans les charts européens avec des singles comme Pump Up The Jam (par les Belges de Technotronic) et The Power (les Teutons de Snap!), ouvrant dès lors la voie à une horde de groupes eurodance préfabriqués. Certes, c’est cheesy, binaire, mais surtout franchement efficace.

Thibaut Allemand
Informations
Oostende, Plage à Oostende
25.08.2021>29.08.2021mer : 11 h, jeu, ven & dim : 12 h, sam : 11 h 30, 1 jour : 70 €, 2 jours : 130 €, 3 jours : 220 €

SÉLECTION / 25.08 : The Neon Judgement, Front 242, The Young Gods… // 26.08 : Howard Jones, A Flock of Seagulls, Marc Almond, Toploader… // 27.08 : The Human Leage Paul Young, Midge Ure, ABC, Heaven 17, Matt Bianco, Big Country… // 28.08 : OMD, Visage, Johnny Hates Jazz, Kissing The Pink… // 29.08 : The Jacksons, Starship, Wet Wet Wet, The Christians, T-Pau, The House of Love, Snap! & Technotronic…