Home Cinéma Seize printemps

Toute première fois

© Paname Distribution

Évacuons d’emblée ce qui agitera les médias et les pages people : oui, Seize printemps est bien le premier long-métrage de Suzanne Lindon, la fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon. Maintenant, que vaut cette production ? Pétard mouillé ou première œuvre prometteuse ? Un peu les deux…

Le sujet du film de Suzanne Lindon (les états d’âmes amoureux d’une ado) est récurrent au cinéma. On se souvient de l’inaltérable La Boum (1980) de Claude Pinoteau, du sublime À nos amours (1983) de Maurice Pialat ou du faussement naïf L’Effrontée de Claude Miller (1985). Mais doit-on cesser d’aborder un thème sous prétexte qu’il a été exploré ? Évidemment non ! D’autant que Seize printemps n’est cette fois pas signé par un vieux bris- card, mais par une femme dont l’âge (20 ans !) taquine celui de son héroïne. L’argument ? Suzanne (16 ans, donc) s’ennuie avec ses amis. Un jour, elle rencontre un homme de 35 ans (Arnaud Valois, vu dans 120 battements par minute) qui devient son obsession. La différence d’âge semble nourrir cette passion. Mais tout cela n’est-il pas une illusion ? Suzanne ne passerait-elle pas à côté de sa jeunesse à trop vouloir s’en détourner ? Seize printemps aurait pu virer scabreux. Heureusement, l’histoire est abordée avec pudeur. Certes, le scénario manque de consistance et la mise en scène de nerfs, mais la musique de Vincent Delerm apporte le contrepoint nécessaire aux fragilités du récit. Sélectionné lors du dernier Festival de Cannes, Seize printemps ne tient donc pas du chef-d’œuvre, mais a la sincérité des premières fois.

Grégory Marouzé

De et avec Suzanne Lindon, A. Valois, Frédéric Pierrot, Florence Vialat… Sortie le 16.06


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