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Aurora

(Caroline / LADTK)
(c) Universal Music Group

Suite à la reformation de Marquis de Sade en 2017 et sa trépidante tournée, Philippe Pascal avait enregistré deux nouveaux morceaux pour ce qui devait être le troisième album du groupe. Sa disparition en septembre 2019 a contraint les autres membres à réactiver ce projet sous un nouveau nom. Voilà donc Marquis. Verdict ?

Privés de leur chanteur en titre, les trois compères Frank Darcel, Eric Morinière et Thierry Alexandre signent le premier chapitre d’une nouvelle histoire. De fait, l’énergie retrouvée n’a rien du désespoir. Sans excès de nostalgie, Darcel fédère une équipe pour mener à bien le projet. Pour conserver la fièvre intacte, il recrute notamment un jeune chanteur aux cheveux bleus (le Flamand Simon Mahieu) qui, ô comble, n’avait jamais entendu parler de Marquis de Sade – mais ne tombe pas dans le piège de l’imitation. Un geste artistique (et financier) assumé que d’aucuns jugent comme un trait d’union un poil bancal. Tout aussi inspirants, les allers-retours entre le Vieux continent et New-York autorisent un casting sur-mesure. On retrouve sur ce disque James Chance (& The Contortions), Richard Lloyd (Television), Dirk Polak (Mecano) ou Ivan Julian (Richard Hell & The Voidoids). Sans oublier une Breizh team qui compte, entre autres, feu Dominic Sonic et l’incontournable Etienne Daho. Ce dernier rend ici un vibrant hommage à Philippe Pascal  (Je n’écrirai plus si souvent). Réalisé par Dan Lacksman (Telex), ce patchwork évite heureusement l’écueil de la compilation (le post-punk pour les nuls). Il s’offre plutôt comme un nouveau départ. A situer entre noirceur effrontée et nostalgie digérée, comme un clin d’œil au club londonien le Marquee (ou au Marquee Moon de Television) ? Ou comment se réinventer sans tirer un trait sur le passé.

Selina Aït Karroum
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