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Pas si vieux jeu

Mario Bros

A l’heure où les jeux vidéo réduisent toute frontière entre virtualité et réalité, certains irréductibles résistent à l’attrait de la modernité. Préférant les pixels gros comme des pouces à la 3D, ils branchent leur console sur le courant nostalgique. Leur nom ? Les retrogamers. Rencontre avec une culture qui, aussi jeune soit-elle, revendique déjà une préhistoire.

« Sega, c’est plus fort que toi ! » Pour beaucoup, ce slogan réveille de doux souvenirs des années 1990, partagés avec Sonic le Hérisson. Pour d’autres, il représente un hobby très actuel. Aficionados du joystick ou simples curieux, ils seraient de plus en plus nombreux à s’adonner à cette « passion des jeux vidéo d’antan », comme l’appelle le président du Club Retrogaming de Liège, Vincent Renard. Une tendance caractérisée par la volonté de retrouver « une sensation d’authenticité » surenchérit Ludovic Ozog, créateur de l’association lilloise OrdiRetro. Celle-ci compte une quarantaine de membres et n’a d’autres buts que de sauvegarder « le patrimoine du gaming ».

Partie à plusieurs – à partir de quand peut-on considérer un jeu ou une console comme “rétro” ? « Quand ils ne sont plus commercialisés ou qu’ils sont détrônés. Par exemple, la Playstation 1 est rétro. La version 3 est en passe de le devenir, simplement parce qu’elle a été éclipsée par la génération suivante », souligne Ludovic Ozog. De Space Invaders à Zelda, en passant par Tekken ou Pacman, le phénomène séduit les nostalgiques mais aussi des gamers qui n’ont pas connu l’époque dorée de l’Atari 2600 ou de la Game Boy. D’après Vincent Renard, le profil type est « un ancien joueur qui recherche les réunions entre amis autour de la même arcade ou console ». En même temps, l’effet de curiosité attire un public jeune « intrigué par les jeux ou console de ses grands frères ou grandes sœurs, voire de ses parents ». D’une certaine façon, on cherche à revenir aux sources de sa passion vidéoludique. Comme d’autres révisent l’histoire du rock à partir de bons vieux vinyles.

Secouons le joystickMusique 8-bit, manettes et pixels… un vaste monde avec ses codes, ses références qui séduit aussi les plus fétichistes. Selon Ludovic Ozog : « tout comme le CD ou le MP3 ne pourront jamais remplacer la qualité sonore d’un 33 tours », aucun blockbuster actuel ne pourra surpasser la satisfaction « de glisser une disquette dans une Amiga ou d’insérer une cartouche dans une Nintendo Nes ». Tout ceci réveille les premières émotions liées aux jeux. Il est aussi question de « plaisir immédiat » selon Vincent Renard. Alors que les références actuelles sont hyperstylisées, scénarisées, impliquent une approche toujours plus sophistiquée (ou complexe) : ici, on souffle sur la cartouche, on l’insère et on joue. Tout simplement. De quoi faire réfléchir les géants de l’industrie vidéoludique comme Sega, qui en août 2014, a lancé sur le marché français une réédition de sa console culte Megadrive. En Angleterre, la même année, 4 000 exemplaires d’une version modernisée de la star des années 1980 ZX Spectrum ont été commercialisés suite à une forte demande du public. Une tendance donc, mais qui, « comme toutes les modes, est sans doute vouée à disparaître », prévient le Président du Club Retrogaming de Liège. Pour mieux réapparaître dans 30 ans ?

Sonia Abassi

Le Retrogaming sur le web :

Le Joueur du Grenier : www.joueurdugrenier.fr ///  https://www.youtube.com/user/joueurdugrenier

3615 Usul : www.nesblog.com  ///  www.jeuxvideo.com  ///  https://www.youtube.com/user/usulmasta

Ma maison de retrogamer – Shainiiigaming : http://shainiiigaming.be   ///  https://www.youtube.com/user/shainiii


Le Retrogaming près de chez vous :

En Belgique: Player à Chênée (Liège) ; SOD Games à Fleurus (Hainaut); Oldstar Games à Bruxelles

En France: Akedo (Lille); Meltdown Bar (Lille)

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