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© Malgosia Abramowska

Avec ADN Maïwenn livre, comme toujours, une œuvre très personnelle. Entourée d’une distribution étincelante (Louis Garrel, Fanny Ardant, Marine Vacth), l’actrice-réalisatrice filme l’histoire d’une femme à la recherche de ses racines. Entre rires et larmes, il est ici question d’amour, de deuil et de transmission.

De Pardonnez-moi (2006) à Mon Roi (2015), en passant par Le Bal des actrices (2009), Maïwenn parle de ce qui la touche. Ainsi, Polisse (prix du Jury à Cannes en 2011) abordait un sujet douloureux : les violences faites aux enfants. ADN ne déroge pas à cette règle. Elle incarne ici Neige, une jeune femme qui rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien résidant dans un Ehpad. Elle admire ce pilier de la famille qui l’a élevée et protégée de ses parents toxiques. Les rapports entre les autres membres sont plus compliqués, mais elle peut compter sur le soutien de son ex. Heureusement, car la mort de l’aïeul déclenche une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige. Dès lors, elle part en quête de ses racines…

Tube à excès

Tout l’ADN du cinéma de Maïwenn est justement compris dans ce long-métrage : caméra à l’épaule, séquences survitaminées, narcissisme et sentiments exacerbés. On adore ou on déteste, mais ADN pourrait bien séduire les réfractaires. Plus posé, il interpelle par ses thèmes : la transmission, la recherche des origines. Si la cinéaste veut trop en dire en 1 h 30 (sur les personnes âgées, la famille, l’Islam, la guerre d’Algérie), le film convainc par sa sincérité, son humour et son casting – magnifique Fanny Ardant, hilarant Louis Garrel. Omar Marwan, dans le rôle du grand-père, est aussi bouleversant. Au final, Maïwenn signe sans doute son film le plus apaisé.

Grégory Marouzé

 


De Maïwenn, avec elle-même, Louis Garrel, Fanny Ardant, Marine Vacth, Dylan Robert… sortie reportée prochainement

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(c) Michael Crotto / Gaumont