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Sortie de piste

Bon-Iver© Graham Tolbert / Eric Carlson

Des débuts folk et boisés à une pop avant-gardiste déroutante. Ainsi pourrait-on résumer le drôle de parcours emprunté par Justin Vernon, alias Bon Iver. De rencontres en renoncements, de bifurcations en chemins de traverse, l’Américain s’est constamment remis en question. Au risque de nous égarer.

Dans le genre chrysalide en folie, Bon Iver se pose là. On se souvient d’un premier album, voici 12 ans déjà, armé d’un storytelling en béton – en chêne, plutôt. Souvenez-vous, le barbu s’était à l’époque enfermé quelques mois dans une cabane en forêt, au fin fond du Wisconsin, afin d’y composer For Emma, Forever Ago, qui le fit connaître mondialement. On entendait là un Neil Young à la voix soul, pour le dire vite. Et l’on se souviendra à jamais du silence résonnant, au Grand Mix de Tourcoing, lorsque l’Américain se mit à entonner ces chansons, un beau dimanche soir d’octobre 2008… Mais passons, car tout s’est emballé ensuite : un EP étonnant (l’autotuné Blood Bank, 2009), des rencontres évidentes (St. Vincent, The National) ou une surprenante apparition sur le barnum de Kanye West, My Beautiful Dark Twisted Fantasy (2010). C’est peut-être dans cette rencontre que réside le tournant emprunté alors par Justin Vernon. Car depuis, ses disques tentent de sonner résolument “moderne”, à tout prix, au risque d’en oublier le principal : les chansons. L’homme est aventureux ? Très bien. Peut-être s’est-il un peu perdu en chemin…


Thibaut Allemand
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