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La beauté du geste

©Annabel Briens

A l’heure du tout numérique, le travail d’Annabel Briens dénote, comme son parcours. « J’ai découvert la peinture à 15 ans, grâce à un livre sur l’école de Paris reproduisant des œuvres de Picasso, Modigliani ou Foujita, se remémore la Parisienne. Je ne dessinais pas du tout à l’époque. Mais, j’ai tenté de recopier leurs toiles avec du maquillage ».  Après des études d’art à Nantes puis à Paris, elle s’est distinguée grâce à des illustrations pour la mode (Le Mont Saint Michel), l’édition (Grasset) ou la presse (Elle, Grazia). Annabel a entre-temps troqué le rouge à lèvres pour la peinture à l’huile, « très diluée, on dirait de l’aquarelle, précise-t-elle. J’aime cette texture, les accidents en découlant, et surtout montrer le geste du pinceau ». Comme en témoigne ce portfolio, son style est reconnaissable au premier coup d’œil : épuré, reposant sur une palette restreinte et de belles respirations. « J’essaie de simplifier au maximum la composition. J’adore ce côté inachevé. Le vide structure l’image et invite le spectateur à y mettre la dernière touche ». A l’instar de Matisse, l’un de ses maîtres avec David Hockney. D’abord spécialiste du portrait, Annabel se passionne désormais pour l’architecture et son « aspect très graphique ». Au fil de ses recherches ou promenades, elle croque des maisons signées Le Corbusier, Gio Ponti, voire des pavillons de banlieue, « des endroits isolés, désertiques, comme chez Hopper ». Dénués de présence humaine, ces paysages “modianesques” titillent l’imagination. Ils invitent à nourrir ces scènes d’une myriade d’histoires – juste pour la beauté du geste.

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Julien Damien
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