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Abstrait d'esprit

Frank Ocean for The-New-Yorker (c) Magnus Voll Mathiassen

Né à Drammen, près d’Oslo en Norvège où il vit toujours, Magnus Voll Mathiassen, aka MVM, est aujourd’hui mondialement reconnu. Les plus grands journaux ou marques (de Google au New York Times) ont été séduits par ses portraits délaissant le figuratif pour l’abstraction mais aussi (entre autres) par sa palette de couleurs audacieuse. Rencontre.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ? J’ai commencé par le graffiti, à l’âge de 12 ans. J’ai ensuite suivi des cours dans une école d’art puis postulé à l’Académie des arts et du design de Bergen, en Norvège. Au cours de mes années d’étudiant, j’ai travaillé avec deux amis sous le nom de Grandpeople, qui est ensuite devenu un studio de design. Après quelques années, je me suis concentré sur ma propre pratique, et davantage sur l’illustration.

Comment définiriez-vous votre travail ? Je dirais qu’il est probablement audacieux, saturé et minimal par endroits.

Pouvons-nous aussi parler d’abstraction, voire de psychédélisme ? Mes créations sont en effet abstraites. L’impression de psychédélisme résulte sans doute de différentes combinaisons entre les traits et les formes, mais ce n’est pas intentionnel.

Comment avez-vous développé votre style si particulier ? Je ne me suis jamais vu en tant qu’artiste figuratif, même si j’illustre les gens, la nature, etc. J’ai développé un style illustratif combinant mon amour pour l’abstraction et les langages graphiques. Pour chaque projet, j’essaie de résoudre un problème visuel. Même lorsque je réponds à une commande, j’estime qu’il y a de la place pour l’expérience. Cela me permet ainsi d’inventer de nouveaux concepts esthétiques.

Orgams Addict Reframed  (c) Magnus Voll Mathiassen

Orgams Addict Reframed (c) Magnus Voll Mathiassen

Quel est votre processus de création?  La plupart du temps, il est essentiellement numérique. Cela peut paraître étrange, mais je ne réalise jamais de croquis avant de concevoir une illustration. Je m’appuie sur des images de référence, je m’assieds et imagine le résultat pendant une heure ou deux avant de commencer.

The Walking Rodin (c) Magnus Voll Mathiassen

The Walking Rodin (c) MVM

Comment choisissez-vous vos couleurs ? J’utilise une palette vive afin de délimiter clairement les qualités de chaque élément de l’image, avant de les assembler. Je crée aussi un contraste entre les couleurs des formes ou des lignes. Au fil des années, mes teintes s’avèrent de plus en plus audacieuses.

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Je n’en ai pas particulièrement. Je me laisse guider par mon processus de création et les accidents en découlant.

Et quelles seraient vos influences artistiques ?  Au cours de ces 15 dernières années, je me suis uniquement inspiré de biographies, afin de comprendre l’approche conceptuelle des artistes. Généralement, leur style n’a rien à voir avec le mien, mais j’ai tout de même tendance à “revisiter” David Hockney. Peut-être pour son utilisation des couleurs…

Madonna_RGB_H60cmVous semblez aussi apprécier la musique, et en particulier le hip-hop, n’est-ce pas ?  J’écoute de la musique six à huit heures par jour … mais très rarement du rap. Mes portraits de rappeurs restent des études ne reflétant pas vraiment mes goûts. Ceux-ci sont très éclectiques, et j’écoute surtout de l’electro.

Quelles seraient vos créations préférées ? Sans doute les portraits “Madonna” et “Extase de Sainte Thérèse”, car ils renferment une qualité picturale.

Si vous n’aviez pas été illustrateur, quel métier auriez-vous exercé ? Probablement directeur artistique ou de création. Bref, de l’autre côté de la table !

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© Thomas Jean