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Rock au pays des Soviets

Méconnu en Occident, le groupe Kino fait l’objet d’un véritable culte en Russie. Leto (“L’été”) retrace les débuts de son leader, Viktor Tsoi. Ce biopic en noir et blanc regorge d’inventivité et dépeint un portrait coloré de la jeunesse soviétique du début des années 1980.

1981. La Russie est sous l’emprise des Soviets et la guerre froide bat son plein. En parallèle, une scène rock émerge dans les milieux underground de Leningrad. C’est dans ce contexte que Viktor Tsoi, 19 ans, rencontre le charismatique Mike Naumenko, meneur du groupe Zoopark et collectionneur de vinyles anglo-saxons. Impressionné par le talent du jeune Viktor, le rockeur le prend sous son aile et lance la future icône. En creux, le film raconte le bouillonnement d’une jeunesse annonçant la Perestroïka. Une ouverture dont ne pourra pas jouir pleinement Viktor Tsoi, disparu avant la chute de l’URSS, dans un accident de voiture. Visuellement, Leto est une claque monochrome pas avare en effets de style : surimpressions, incrustations, changements de format de l’écran. Citons aussi ces scènes musicales délirantes où le petit peuple de Leningrad entonne The Passenger d’Iggy Pop dans un bus. Une prouesse d’autant plus impressionnante que le réalisateur a été assigné à résidence par le gouvernement de Poutine, en plein tournage. Kirill Serebrennikov donnait ainsi ses instructions à distance via des intermédiaires et échanges de clés USB. à Cannes, le film reçut un accueil chaleureux, dont n’a pu profiter son auteur, toujours retenu à domicile…

Hugo Guyon

De Kirill SerebrenniKov avec Teo Yoo, Irina Starshenbaum Roman Bilyk… Sortie le 05.12

 

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