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La nostalgie camarade

Révélée par le Web 2.0 naissant, Lily Allen incarna cette chipie conjuguant profondeur et frivolité, et fut aux années 2000 ce que Lio fut aux eighties. La figure d’une époque révolue. question : que devient-on ensuite ? On vieillit, en se souciant de conserver une certaine élégance.

Elle apparut fin 2005 via MySpace, ce gigantesque tremplin virtuel que les moins de 20 ans n’ont pas connu. Pourtant, Lily Allen ne venait pas de nulle part : fille de l’humoriste Keith Allen, filleule de Joe Strummer (The Clash) et de Tessa Pollitt (The Slits) la petite brune sortait d’une adolescence dorée et de quelques excès – drogues, alcool, dépression, etc. Délurée, grande gueule mais souvent mélancolique, la Londonienne signa, en 2006 et 2009, deux grands disques mêlant ses goûts electropop, hip-hop et soul dans un cocktail rafraîchissant, concentré de jeunesse faussement insouciant. Elle y dépeignait Londres, contait une rupture amoureuse, samplait Jackie Mittoo, évoquait les dragueurs bien relous ou encore… les éjaculateurs précoces avec une verve malicieuse. Mais comment vieillit-on après cela ? Pas formidablement bien. À 33 ans, Lily a désormais un enfant dans les pattes, un troisième LP moins convaincant et annonce un quatrième essai plus posé, tendre (la maternité, tout ça…) qui semble à des lieues des pépiements et du pétillement d’autrefois. Ceci étant dit, on ira l’applaudir comme on reverrait une vieille amie perdue de vue. Pour se souvenir des bons moments, sans attendre énormément de l’avenir.

Thibaut Allemand
Concert(s)
Lily Allen
Bruxelles, Ancienne Belgique

Site internet : www.abconcerts.be

05.12.2018 à 20h0032/31€
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