Home Best of Chroniques Stereolab

Switched On

(Duophonic UHF Disks)

A quoi reconnaît-on des précurseurs ? Eh bien, lorsqu’on les réécoute, 25 ans après, ils nous paraissent (presque) banals. On doit alors recontextualiser, se souvenir de l’époque. Lorsqu’apparut Stereolab, aux alentours de 1992, les têtes de gondoles se nommaient R.E.M., Sonic Youth, Nirvana, ou Dr Dre. Issu de l’indie pop, Tim Gane, cofondateur du “Lab”, affichait des références telles The Velvet Underground (comme toute la vague indie) mais aussi Neu!, Françoise Hardy ou Terry Riley (plus rarement cités). Sous la bannière du label Too Pure (Moonshake, Pram, Seefeel…), la formation franco-britannique ouvrit une brèche rétro-futuriste. Parues entre 1992 et 1998, ces trois compilations réunies dans un même coffret donnent à entendre l’évolution d’un groupe éminemment paradoxal, ami de John McEntire et Luke Vibert ou Mouse On Mars, adepte de mélodies répétitives et d’arrangements acidulés. Aujourd’hui, la chanteuse Laetitia Sadier poursuit en solo (parfois épaulée par Aquaserge), Tim creuse la veine kraut avec Cavern Of Anti-Matter, et il ne se passe pas une semaine sans que l’on cite Stereolab. Lequel n’a pas défini le son des années 1990, mais a durablement marqué les suivantes.

Thibaut Allemand
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