Home Exposition Biennale Mons 2018

Les possibilités d'une ville

Capitale européenne de la culture en 2015, Mons pérennise cet esprit de fête en inaugurant sa première Biennale. Les budgets ne sont certes pas comparables (71 millions contre… un peu moins d’1,5 million) mais l’héritage est là. L’envie, aussi. Celle de créer et de s’amuser ensemble, tout en transformant la ville en espace de jeux – et d’enjeux.

Plus de 300 rendez-vous, deux millions de visiteurs, cinq nouveaux musées, deux salles de concert, une cité rénovée… En 2015, Mons s’est métamorphosée, livrant un bel héritage. « Ne serait-ce qu’en matière de bâtiments, tel l’Arsonic. Les places, les rues ont changé », remarque Philippe Degeneffe, directeur général de Mons arts de la scène (Mars). Ce bouleversement n’est pas seulement matériel. « Les Montois ont modifié leur manière d’appréhender la culture, se réjouit Caroline Kadziola, secrétaire générale de la Fondation Mons 2025. Au-delà de cette fierté retrouvée, ils ont vécu des expériences hors des institutions, parfois intimidantes ». On le sait, les lendemains de fête sont délicats. Il s’agissait de ne pas laisser retomber le soufflé. C’est tout l’objet de cette Biennale. En cela, « Lille 2004 et lille3000 furent des références » et cette nouvelle année de réjouissances sera traversée par un fil conducteur : “Habiter la ville”.

Think Tank - Résidences - Workshop © Quentin TopNiki de Saint Phalle ouvre la voie

« Il est temps pour les habitants de se réapproprier l’espace public, observe Loïc Clairet, directeur culturel de la fondation Mons 2025. C’est à eux de faire vivre la cité, mais aussi le territoire au-delà du ring ». L’ambition n’est donc pas seulement artistique. « C’est un engagement sociétal, assure Xavier Roland, directeur du pôle muséal. Citoyens, artistes, universités ou entreprises, nous réfléchissons ensemble à la ville de demain, face aux enjeux climatiques, migratoires, économiques… ». A la manière d’une agora, mais ludique. En cela, Niki de Saint Phalle, sujet d’une vaste rétrospective au BAM, fut une grande source d’inspiration. « C’est l’une des premières artistes à avoir créé un trait d’union entre la ville et le musée ». Notamment avec Hon (Elle), l’une de ses fameuses “Nanas” de 28 mètres réalisée en 1966 à Stockholm et dans laquelle les spectateurs pouvaient entrer… « Elle pointait déjà l’urgence de ré-humaniser nos sociétés. C’est ce que nous allons accomplir ici ».

Kirina (Serge Aimé Coulibaly, Rokia Troaré / Faso Danse Théâtre, Ruhrtriennale) – (c) Margaux Vendassi from les ballets C de la B on Vimeo.

Graffs vivants

A l’image de cette exposition (ou celle consacrée à Giorgio de Chirico, début 2019), la Biennale sera rythmée par de grands rendez-vous théâtraux, culinaires, musicaux… on en passe. Citons Scala de Yoann Bourgeois ou Kirina de Serge Aimé Coulibaly, regroupant 40 figurants montois. Associée à la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, la manifestation s’intéressera plus largement à la “paix et à la liberté”, notamment via un mapping grandiose projeté sur la Grand-Place et signé Dirty Monitor !

Coup d'envoi © Jef BehrinComme annoncé, le rôle des Montois sera primordial. Notamment avec les chorales, « projets participatifs par excellence » (telle La Grande Clameur, unissant près de 500 chanteurs locaux) ou le temps fort “art en ville”, au printemps. Soit un parcours d’installations et de fresques (pérennes) mené par des artistes ou citoyens au cœur de la cité du Doudou. Comme les graffitis végétaux, réalisés avec de la moisissure et des pochoirs. « On pourra les apposer un peu partout, à la condition de les soigner pour qu’ils restent vivants », indique Loïc Clairet, qui imagine aussi des jardins suspendus sur les abribus ou…. la plus grande raclette du monde ! « Oui, la culture est un jeu, pas une prise de tête réservée à une élite ». Alors, jouons !

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Le Festin Mons-Borinage

Pas de fête d’ouverture pour cette Biennale. Alors quoi, en guise d’apéritif ? Un festin ! Soit cinq jours de création théâtrale orchestrés par des Montois. Ou comment une pause-café dans un call-center se mue en révolution (Lutte des classes), un homme ne sait plus quel gadget actionner pour ouvrir la porte de chez lui (Un Hypnotique anonyme !), l’amour devient affaire de solitudes connectées (I Want You But I Want You to Want Me More)… Alléchant, n’est-ce pas ?

>> Mons, 11 > 15.09, Théâtre Le Manège & maison Folie, 1 spectacle : 5 €, surmars.be

Programme :  12 & 14.09 : Sarah Sleiman : Quand les oiseaux ne chantent plus, Salomé Cricks & Iacopo Bruno : Lutte des classes // 11 & 15.09 : Sébastien Domogalla : Un hypnotique anonyme !, Carole Lambert : Tu fais la femme // 13, 14 & 15.09 : Collectif_sueur : I want you but I want you to want me more

 

 

Julien Damien
Informations
Mons, Partout en ville
14.09.2018>30.06.2019tarifs des événements : 25 > 1 €, nombreuses activités gratuites, Mons Card : 34 > 5 €, pass Biennale : à partir de 20 €,

Programme : 

Expositions : Niki de Saint Phalle. Ici, tout est possible : Mons, 15.09 > 13.01.19, BAM // L’Europe commence ici ! Les architectes de paix : Mons, 09.11 > 24.02.19, Mundaneum // Giorgio de Chirico. Aux origines du surréalisme : René Magritte, Paul Delvaux, Jane Graverol : Mons, 16.02.19 > 02.06.19

Théâtre, danse et cirque : Othello (Aurore Fattier) : Liège, 23.09 > 29.09, Théâtre de Liège // Galapiat Cirque : Mons, 23 & 24.09, Théâtre Le Manège // Kirina (Serge Aimé Coulibaly) : Mons, 06 & 07.11, Théâtre Le Manège // Enfant (Boris Charmatz) : Charleroi, 09 & 10.11, Ecuries // Guerre et Térébenthine (Jan Lauwers) : Mons, 15.11, Théâtre Le Manège // Nous nous aimerons 100 ans (Les Rocking Chairs) : Mons, 11 > 14.12, Théâtre Le Manège //Pourquoi pas !.. (Tof Théâtre) : Liège, 28 & 29.12, Théâtre de Liège // Scala (Yoann Bourgeois) : Mons, 15 > 16.01.19, Théâtre Le Manège // Sylvia (Fabrice Murgia) : Mons, 26.03.19, Théâtre Le Manège)

Musique Concert de la Libération (Les Violons du Roy & l’ORCW) : Mons, 10.11, Théâtre Royal // L’orchestre d’hommes-orchestres : Mons, 23.11, Théâtre Le Manège // Orchestre symphonique inter-conservatoire : Mons, 27.06.19, Cour du Carré des Arts // La semaine de la voix : Mons, 22.03 > 39.03.19, divers lieux

Festivals Le Festin Mons-Borinage : Mons, 15 > 15.09, Théâtre Le Manège & Maison Folie // Les festivals de Wallonie : La Louvière, Charleroi, Hornu, Tournai, Mons, 18.09 > 27.11, divers lieux // Mons Street Festival # 2 : Mons, 17 > 31.10, Maison Folie, Théâtre Le Manège & Arsonic // Demain Mons-Borinage # 3 : 30.03 > 12.04.19, Maison Folie // En mai, tout Mons danse : 10 > 26.05, centre-ville

Quartiers libres (quand l’art habite la ville) La fabrique d’été : Mons, 27.08 > 21.09, Anciens Abattoirs // Lueurs de tirs : Mons, 25 & 26.08, Jardin de la Maison Losseau // Le grand final du Grand Huit : Mons, 16 > 30.09, centre-ville // Mapping des commémorations : Mons, 26.10 > 11.11, Grand-Place // Cuisine d’hiver : Mons, 15 > 23.12, centre-ville // Réseau Points Nœuds : Hainaut, dès avril 2019 // Art en ville : Mons, dès le printemps 2019, centre-ville // Go ! Parcours jeunes artistes : Mons, 04 & 05.05.19

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