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Toi, toi mon toit

Habitarium, Renaud DUVAL, Sealine

75 % des logements de demain sont déjà construits. Alors, que faire ? Détruire pour rebâtir ? Rénover ? Et puis, au fond, qu’est-ce que l’habitat ? Voici les questions soulevées par la Condition Publique. Initiant un dialogue entre l’art contemporain, l’architecture et le design, cette exposition présente des pièces poétiques, ingénieuses, révoltantes parfois, mais souvent inspirantes.

Au commencement était… La Grotte. C’est en traversant cette installation monumentale du Français Xavier Veilhan (1998) que nous pénétrons dans Habitarium. D’emblée, cette oeuvre en forme de caverne nous renvoie à des temps préhistoriques, rappelant au visiteur que le logement est un besoin primaire. Notre “home sweet home” a bien évolué. Pas toujours pour le meilleur… A ces cavités naturelles ont habitarium-1209-maxime-dufour-photographies(2)succédé des villes tentaculaires. Photographe et pilote d’avion à ses heures, Alex MacLean a capturé du ciel américain des cités édifées en dépit du bon sens : alignement de maisons identiques suivant des schémas absurdes, circulaires, perdus au milieu du désert… Plus terre à terre, le Courtraisien Hannes Coudenys parcourt depuis 2011 le plat pays en quête des demeures les plus laides. Si ses clichés sont franchement drôles, d’autres le sont beaucoup moins… En résidence dans la métropole lilloise à l’occasion de cette exposition, Sébastien Godefroy présente une série de clichés de mal-logés, parmi 3,8 millions d’autres en France – certains (sur)vivent même dans un espace de 12 m2, surface équivalente à un panneau publicitaire. Tout aussi inquiétante, cette installation de Clément Richem, Poussière, met en scène une ville miniature résumant tous les habitats humains, des pyramides aux gratte-ciel, mais submergée par le sable. Ce matériau n’a rien d’anodin : il s’agit de la troisième ressource la plus utilisée au monde, après l’air et l’eau. Surexploitée par nos constructions, celle-ci n’est hélas pas renouvelable...

De briques et de bière

On l’aura compris, les enjeux d’Habitarium sont multiples. « L’habitat, c’est le cœur du foyer, il relève de l’intime et renvoie en même temps au collectif, à des problématiques sociales ou écologiques, selon Marthe Mutte, coordinatrice des projets artistiques. Il ne s’agit pas ici d’être exhaustif, mais de susciter des interrogations, de l’indignation ou de l’émotion ». Certes, ce parcours dresse un constat assez alarmant, mais avance aussi quelques solutions. Employer des matériaux de récupération par exemple, telles ces canettes de bière formant des briques, comme l’avait imaginé dès les années 1960 Alfred Heineken, petit-fils du créateur de ce breuvage- à-consommer-avec-modération. Plutôt que de bâtir à tout-va, on peut aussi choisir de rénover le foncier existant, comme au quartier du Pile à Roubaix où est implantée la Condition Publique. Inspirée par l’exemple de Liverpool, la municipalité y vend des maisons abandonnées pour 1 euro, à condition d’effectuer des travaux et d’y vivre durant au moins six ans. Et si le logement de demain était celui d’avant-hier ?

À LIRE ÉGALEMENT :

L’INTERVIEW DES GRANDS VOISINS

L’ARTICLE SUR YES WE CAMP

L’ARTICLE SUR TOGETHER !

L’ARTICLE SUR TRECK HOSTEL

Julien Damien
Informations
Roubaix, La Condition Publique

Site internet : http://www.laconditionpublique.com/

mercredi > dimanche, 14h > 18h

30.03.2018>08.07.2018mer > dim : 13 h > 19 h, 5 / 3 € / gratuit (-18 ans)

› La Condition Publique et le CID proposent une réduction pour la visite de leurs expositions respectives. Chaque institution offre une réduction sur présentation du billet d’entrée à Habitarium (3 € au lieu de 5 €) ou à Together ! (5 € au lieu de 8 €).

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