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De prime abord, le nom de ce festival sonne trop banal : va pour l’hommage-prétexte à Broadcast, mais cette manie de virer les voyelles dure depuis dix ans. Cette réserve émise, voici l’une des affiches les plus défricheuses depuis un bail. À rebours des événements qui programment grosso modo les 15 mêmes noms, celui-ci sort réellement des sentiers battus. La preuve en une (trop) brève sélection
Sleaford Mods
Revanche des vieux, dégoût, colère… Deux prolos britons revenus de tout balancent leur verve rageuse dans un hip-hop fait de bric et de broc. Une formule parfaite dupliquée à l’envi sur une dizaine d’albums. On n’a pas encore compris comment ces deux-là ont pu être encensés partout. Eux non plus, sans doute, mais ces quadras profitent de ce quart d’heure de gloire pour inviter ici Steve Ignorant (des légendaires Crass, souvent cités, jamais écoutés), le petit génie lo-fi Mark Wynn ou encore les synth-punks énervées de Nachthexen, tout droit venues de Sheffield. Ils auraient tort de se priver – et nous aussi.
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Young Fathers
Textes politiques pas toujours déchiffrables, attitude intransigeante envers les médias dominants et musique globalement très, très sombre. Ben non, on ne rigole pas toujours chez les “jeunes pères”, ayant accouché d’un trio d’albums dans lesquels il fait bon se perdre. Rythmes roboratifs bousculant du gospel morbide, résidus de blues et de country, rap claudiquant, ces chansons valent le détour. Et sur scène ? En deux mots : Yes, papa !
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James Holden & The Animal Spirit
Animal. Spirit. Étymologiquement, ces deux mots ont la même source, Anima, qui signifie “âme”. C’était notre ligne Alain Rey. Ce groupe accompagne Holden depuis quelques mois et la création d’un album fricotant avec le folk ancestral, le free jazz, les synthés et la transe – mais pas la trance, on se rassure ! Jamais là où on l’attend, le Britannique surprend une nouvelle fois en s’éloignant de l’electronica pour proposer une musique qui ne ressemble qu’à lui – et à ses multiples facettes !
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The Music of Stranger Things / Kyle Dixon & Michael Stein
Jolie surprise de 2016, la série Stranger Things s’amusait à passer en revue les eighties adolescentes (de Poltergeist à E.T. en passant par les Goonies). La deuxième saison fut, hum, un chouïa moins bien. Pas grave : ici, nous n’en aurons que la BO, jouée par ses auteurs. Le tandem rétromaniaque recycle et paie son tribut à Jarre, Carpenter, Vangelis ou Moroder. Aucune surprise en vue, certes, mais le goût délicieusement mélancolique d’un passé regretté – donc fantasmé. La nostalgie, quoi !
Programme :
Le Mystère des voix bulgares feat. Lisa Gerrard, Turkish Pyschedelica Night feat. Baba Zula + Altin Gün, The Art of Being Zen : Tomoko Sauvage + Niels Van Heertum, Vels Trio Plays Madlib’s Shades of Blue (04.04) // The music of Stranger Things by Kyle Dixon & Michael Stein, Joshua Abrams & Natural Information Society + Sirom, Myrkur + Otto Lindholm + Monnik, Josef Leimberg : Astral Progressions, Scraaatch, The Velvet Underground : A celebration of the 50th anniversery of White Light / White Heat W / Barst plays Sister Ray (05.04) // Young Fathers + Faka + Chino Amobi, Carla al Forno + Silvia Kastel + Af Ursin + Pessimist, Aaron Roche + Eric Chenaux, Non Worldwide (06.04) // Bunch of Kunst : a film about Sleaford Mods, Sleaford Mods + Steve Ignorant + Nachthexen + Mark Wynn + Structure + John Paul + Sudden Infant + Nail, Jana Rush, Nadah El Shazly (07.04) // James Holden & the Animal Spirits + Ammar 808 & The Maghreb Unit + Irreversible Entanglements feat. Moor Mother + MDC III, Consouling Sounds + Dirk Serries + Yodok III + Scatterwound, Stella Chiweshe (08.04)