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De ses propres ailes

Muse du cinéma indépendant américain (Frances Ha, 20th Century Women…), Greta Gerwig fait ses débuts en solo derrière la caméra. Et quels débuts ! Puisant dans sa jeunesse californienne la moelle de Lady Bird, elle livre un film d’apprentissage de facture classique mais d’une grâce folle.

Au début des années 2000, Christine McPherson entame sa dernière année de lycée dans un établissement catholique de Sacramento. Elle est baptisée “Lady Bird” par ses enseignants, sèche les cours avec Julie, son acolyte de toujours, et rêve de quitter le « Midwest de la Californie » pour la plus excitante côte Est. Tandis que l’année scolaire défile, se pose bientôt la question des choix d’orientation… à résumer ainsi l’intrigue, on pourrait s’interroger sur l’incroyable engouement suscité outre-Atlantique par Lady Bird, cinq fois nommé aux Oscars et lauréat du Golden Globe de la “meilleure comédie”.

A rebours des clichés

Après tout, Greta Gerwig ne fait que respecter le cahier des charges du teen movie (tendance Juno plus qu’American Pie). Christine regarde ainsi les étoiles avec son premier amoureux, délaisse sa meilleure copine pour frayer avec une bande, se dispute avec sa mère et attend avec angoisse les résultats d’admission à l’université… Certes. Mais la scénariste et réalisatrice aborde l’adolescence avec justesse, des dialogues tout en finesse et un montage très rythmé. Charismatique et insolente, égocentrique mais fragile, Saoirse Ronan illumine cette”Lady Bird” de bout en bout. La tendresse que ressent Greta Gerwig pour ses personnages et sa ville natale est manifeste. Une jolie variation sur le thème du passage à l’âge adulte, qui devrait devenir un modèle du genre.

Marine Durand

De Greta Gerwig, avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts… En salle

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