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Pierre Alary / Sébastien Gnaedig / Sorj Chalandon

Mon traître (Rue de Sèvres) / Profession du père (Futuropolis)

Sorj Chalandon, c’est une voix. Grave. Chaleureuse. Sobrement, il narre les affres de plusieurs vies – les siennes, et quelques autres. Du Petit Bonzi à Une promesse, l’ex-reporter de guerre a mis de lui dans chacune de ses oeuvres. Mieux : si l’autobiographie affleure, elle est toujours éclaboussée par la fiction. Chalandon n’en fait jamais trop mais ses figures de style, l’air de rien, comptent parmi les plus émouvantes. Alors, l’adaptation en bande dessinée inquiétait : qu’apporterait le dessin à ce verbe si imagé ? Pas grand-chose. Un reproche ? Même pas. Car ces deux relectures rendent justice aux textes. Si Gnaedig opte pour le tact et, oserait-on dire, la douceur pour raconter l’enfance maltraitée via un découpage régulier et des traits simples en noir et blanc (et gris), Alary joue avec le dynamisme, le flou des visages, et des humeurs évoquées par des dominantes (jaune, vert, bleu…). Surtout, il conserve la musicalité des mots de Chalandon. À lire et à réécouter, donc.

Thibaut Allemand

Mon traître : 144 p., 20 € // Profession du père : 232 p., 26 €.

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