Kader Attia
Réparer l'invisible
Kader Attia travaille sur un thème unique : la réparation. Protéiforme, philosophique, son oeuvre s’intéresse aux blessures des individus mais aussi de l’Histoire. Une réflexion incarnée dans ses miroirs brisés et reconstitués avec des attaches métalliques. Ou plus encore dans la vidéo Réfléchir la mémoire, pour laquelle il reçut le prix Marcel Duchamp en 2016 et présentée pour la première fois en Belgique. Ce film s’intéresse aux personnes amputées vivant le phénomène du “membre fantôme” – l’organe perdu est toujours ressenti. Une allégorie de la négation de la perte, et de la douleur invisible, que l’artiste franco-algérien transpose à une échelle collective : l’esclavagisme, le colonialisme ou les génocides. Il nous incite à penser et panser ces traumatismes à une époque où les spectres du passé hantent notre quotidien et menacent l’avenir. à l’occasion de cette exposition, Kader Attia dévoile aussi une installation constituée d’objets en divers tissus africains, dont les raccommodages sont visibles, figurant les balafres et la reconstruction des identités postcoloniales.