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Au coeur de la cité

Melanie De Biasio © Frank Loriou

Melanie De Biasio ne veut pas choisir entre jazz, blues et pop d’avant-garde. Révélée avec A Stomach Is Burning (2007), la Carolo a longtemps attendu avant de publier l’excellent No Deal (2013). Elle revient aujourd’hui avec Blackened Cities, magistrale composition de près d’une demi-heure. Une œuvre à l’image des cités post-industrielles qu’elle a pu traverser durant sa tournée : Manchester, Détroit, Bilbao et bien sûr Charleroi, où elle a passé les 18 premières années de sa vie. Des lieux qui ont sombré mais renferment de belles promesses, comme le suggère cette photo de Stephan Vanfleteren qui illustre la pochette de ce disque envoûtant. Rencontre avec une songwriter aussi modeste que farouchement indépendante.

 A Charleroi, votre famille appréciait-elle la musique ? Oui. Mes grands-parents paternels en écoutaient beaucoup. Ma grand-mère était une amoureuse des grandes voix classiques, notamment La Callas, ou plus populaires comme Tino Rossi. Et mon grand-père jouait tous les weekends. Je me souviens m’être beaucoup ennuyée en classe, cela ne me semblait pas concret. En revanche, je me sentais à ma place à l’académie de musique, après l’école. Là, j’existais vraiment.

Avec quels artistes avez-vous grandi ? J’aime la musique classique en général, mais aussi du vieux blues. Sinon, je pourrai citer Nina Simone, Led Zeppelin, Jimi Hendrix ou encore Mark Hollis.

Quelle est votre formule de prédilection sur scène ? Duo, trio, quartet ? Tout dépend. Notre complicité est telle que nous varions les plaisirs en temps réel. Chaque concert est différent. La formule peut changer à tout moment. Je peux aussi bien me produire avec Pascal Mohy (piano) qu’avec Pascal Paulus (clavier) ou encore Samuel Gerstmans (contrebasse). Et prendre la liberté de passer du duo au trio, voire au quartet.

Vous laissez donc une grande place à l’improvisation ? Il est plutôt question de construction collective, ou instantanée. Notre setlist se décide quelques instants avant le concert. Et les ingénieurs son et lumière interagissent avec ce qui se passe sur scène. On se répond comme ça, on construit le spectacle dans l’instant.

Pourquoi chantez-vous en anglais ? Pour ne pas vous limiter au public francophone ? Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Disons que le jazz est traditionnellement anglophone. De plus, étant belge, je suis très perméable aux esthétiques anglo-saxonnes. Et d’un point de vue personnel, l’anglais m’a permis d’aborder les choses avec plus de justesse, avec plus de détachement dans les mots. Mais il n’est pas exclu qu’un jour, je m’exprime en français.

Melanie De Biasio – Blackened Cities Teaser from PIASGermany on Vimeo.

Propos recueillis par Lina Tchalabi
Concert(s)
Melanie De Biasio
Louvain, Het Depot

Site internet : http://www.hetdepot.be/

10.12.2016 à 20h00Complet
Melanie De Biasio
Gand, Handelsbeurs

Site internet : http://www.handelsbeurs.be

08.12.2016 à 19h0023/20€
Melanie De Biasio
Genk, C-Mine

Site internet : www.c-mine.be

12.12.2016 à 20h1525/22€
Melanie De Biasio
Charleroi, Eden

Site internet : www.eden-charleroi.be

16.12.2016 à 20h0023>17€
Melanie De Biasio
Anvers, Antwerpen Bourla
21.12.2016 à 20h0025€
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