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Spleen et idéal

Quatre ans après un premier essai quasi-parfait, l’auteur de La Forêt sort du bois et signe un deuxième album (proverbialement difficile). Entre-temps, Lescop n’a pas chômé. Il s’est même illustré dans de sales besognes. Mais à en juger par ses nouvelles chansons, il n’a rien changé de ses aspirations en clair-obscur.

Entre élégance élancée et finesse féline, Lescop fut avant tout un visage – sombre, déterminé – du renouveau de la musique française. Un condensé parfait de pop noire mais lumineuse, de sons synthétiques éventrés de guitares, le tout porté par des références cinéphiles et littéraires. Paru en 2011, son premier LP dévoilait Mathieu Peudupin (pour l’état-civil) en songwriter très, très doué. Si la gestuelle volontiers épileptique de cette ceinture noire de karaté lui valut des comparaisons faciles avec Ian Curtis, les totems du Français se trouvaient du côté de l’Hexagone : Taxi Girl, Étienne Daho, voire Christophe parfois. Il y eut le tube La Forêt bien sûr. Mais aussi et surtout Los Angeles qui évoquait Gamine aux plus anciens. L’échec commercial relatif de cet album aurait pu occire la volonté de la formation. Lescop s’en est remis, mais a dû sacrifier quelque peu sa posture d’écorché vif pour aller pointer au bureau…

Réalisme

Pointer au bureau ? Ou presque : trimer sur La Vague (2015) d’Izia. Eh oui ! Notre Janis Joplin sans gluten se piquait très opportunément de chansons en français et de sons synthétiques. De quoi assurer quelques subsides à Lescop et ses musiciens. Qui n’en oublièrent pas de signer un deuxième LP à la hauteur du précédent : citons l’émouvante Quelqu’un à qui penser, Echo (qui envoie Daho chez Neu!) et Dérangé (confrontant oeillades asiatiques et solo final très Television).

Thibaut Allemand
Concert(s)
Les inRocKs Festival : Lescop + her + Paradis
Tourcoing, Le Grand Mix

Site internet : http://www.legrandmix.com/

17.11.2016 à 20h0019>5€
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