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Girl power

Entre les paillettes et les polémiques, chaque festival de Cannes offre son lot de révélations. De l’édition 2016, on retiendra Divines, son casting d’inconnues enthousiasmant, son regard neuf sur la banlieue et le discours féministe de sa réalisatrice, Houda Benyamina, au moment de recevoir la Caméra d’or du palmarès.

Difficile en effet de passer à côté de son « t’as du clito », adressé au directeur de la Quinzaine des réalisateurs et repris par tous les sites d’infos. Tirée du film, la réplique est prononcée par Rebecca, régnant sur le deal de drogues dans une cité, à l’intention de Dounia, qui réclame sa place dans le circuit. Comme Bande de filles, sensation cannoise d’il y a deux ans, Divines se joue dans l’environnement supposément masculin de la banlieue mais place le curseur sur le quotidien et les aspirations, actuelles et naïves – « money, money, money ! » – de ses habitantes.Mais la comparaison avec le longmétrage de Céline Sciamma s’arrête là. Point de dialogues lourdauds ici, ni de scènes préfabriquées.

Du rire au drame

Porté par les performances de ses actrices, toutes professionnelles, et par la relation unissant la charismatique Dounia (Oulaya Amamra) à sa meilleure amie, la douce Maimouna (Deborah Lukumuena), Divines s’apprécie comme un conte moderne loin du « docu-fiction » sur les quartiers. En l’occurrence, dans ce climat de violence latente, ce sont les femmes qui tiennent le premier rôle. Houda Benyamina jongle entre les scènes d’action et la romance naissante entre Dounia et Djigui, un danseur contemporain troublant de sensualité dont elle espionne les répétitions. Les punchlines hilarantes laissent place à plus de noirceur tandis que le film glisse doucement vers le drame. Du cinéma à l’état pur.

Marine Durand

De Houda Benyamina, avec Oulaya Amamra, Deborah Lukumuena, Jisca Kalvanda… Sortie le 31.08

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