Alexandre Bloch

Un demi-siècle sépare Alexandre Bloch de Jean-Claude Casadesus. « Il n’est pas né quand l’orchestre avait 10 ans », s’amuse ce dernier. Dire qu’un vent de fraîcheur souffle sur le Nouveau Siècle n’a donc rien d’usurpé. Certes, le nouveau directeur musical de l’o.n.l n’a que 30 ans, mais son expérience n’est pas vaine. Celui qui a appris le violoncelle, l’écriture musicale et la direction orchestrale à Tours, aux côtés de Jean-Marc Cochereau, a déjà conduit de grandes formations internationales : le Philharmonique de Séoul, le Royal Concertgebouw d’Amsterdam, etc. Le jeune maestro s’apprête donc à « entamer un nouveau chapitre de l’orchestre national de Lille, tout en préservant ses valeurs ». Au premier rang desquelles :la démocratisation de la grande musique. Pour cela, ce passionné de nouvelles technologies imagine des formats à rebours des codes du milieu. Au-delà du répertoire ou des créations, citons ainsi les soirées “amène ton portable” lors desquelles les spectateurs seront incités à… twitter ou prendre des selfies ! « Le public pourra réagir en direct avec son smartphone pour influencer le concert… Je souhaite lui donner un vrai rôle au sein du spectacle ».

Mélanges 

Autre innovation : l’ouverture des répétitions de l’onl. – « je serai équipé d’un micro afin qu’on entende vraiment comment les œuvres sont montées ». Le but recherché est évidemment de renforcer la relation – « le dialogue » –  entre l’orchestre et le public. « Il s’agit aussi d’abolir certains clichés : il faut bien s’habiller, posséder une certaine culture pour assister à un concert classique… non, ce n’est pas vrai. Ce qui nous intéresse, c’est de recevoir un public éclectique : des habitués mais aussi des gens qui viennent pour la première fois, des enfants, etc. » Ceux qui ont assisté au Grand Sud, en novembre, au Stravinski remix qu’il a créé avec Farid Berki – soit L’Oiseau de feu à la sauce hip-hop ! – le savent : Alexandre Bloch aime les mélanges. « Dans mon iPod on trouve évidemment beaucoup de symphos classiques, mais aussi de la samba, du Michael Jackson, de la disco, etc. », confie-t-il, rappelant les bœufs auxquels se livraient en leur temps Debussy, Ravel ou Poulenc « avec des jazzmen, dans des bars, jusqu’à trois heures du matin ». En cela, « il me tient à cœur d’inviter une star de la musique actuelle ou même un humoriste, par exemple Dany Boon, qui viendrait donner un spectacle-concert avec l’orchestre. » Pas si classique, non.