Home Best of Portfolio Joe Webb

Coupé-décalé

Dingue ce qu’on peut faire avec un scalpel, un tube de glu et des vieux journaux. En quelques images découpées ici et là et réarrangées avec un sens aigu de l’ironie, les collages de Joe Webb en disent plus sur l’état de notre pauvre planète que de longs discours. S’il avoue un attrait pour le cosmos (voir notre couverture) cet Anglais de 39 ans garde les pieds bien sur terre. Il s’est ainsi fait une spécialité de dénoncer les maux qui gangrènent le monde – « la guerre, la pollution… toutes ces choses complètement folles que nous nous infligeons au nom de l’économie ». Las de passer son temps devant un écran d’ordinateur, Joe Webb a délaissé son job de graphiste pour se consacrer corps et âme à son art. Qu’il a réduit à sa plus simple expression : pas plus de trois images par œuvre, « la narration est d’autant plus claire et concise ». Nul besoin de commenter, en effet, ces baigneurs qui barbotent dans une piscine posée au centre d’un paysage asséché… « Je ne cherche à culpabiliser personne, mais à mettre en lumière de grandes inégalités ». En cela nos revues, où voisinent publicités et photos de massacres, de famine ou autres catastrophes constituent une formidable manne. « C’est hallucinant d’y trouver les plus horribles des souffrances humaines à côté d’une pub pour Rolex ». Beaucoup de ces clichés proviennent aussi de la presse des années 1950-60, d’où l’esthétique vintage qui transpire de son travail. évidemment, Joe Webb refuse nombre de commandes (« la plupart impliquant la vente de produits ») mais fait le bonheur des galeries d’art et des réseaux sociaux… une de ses cibles préférées.

A LIRE AUSSI : L’INTERVIEW DE JOE WEBB

Julien Damien

A visiter / www.joewebbart.com

Articles similaires