Home Portrait Marlene Monteiro Freitas

Le diable au corps

Marlene Monteiro Freitas est un phénomène. Sous une chevelure de jais, elle hypnotise en mettant en scène des pièces telles des chimères sorties d’un tableau surréaliste. Rencontre avec une chorégraphe qui manie avec finesse l’excès et la folie.

Elle a grandi au Cap-Vert où, dit-elle « la danse et la musique font partie de la vie. Elles me constituent. » Marquée par le rituel du carnaval, Marlene a très tôt livré un travail énergique, traversé par les couleurs, les masques… dans le solo Guintche (2010), elle pose d’ailleurs cette question : comment devenir quelqu’un d’autre tout en restant soi-même ? elle poursuit sa réflexion sur la métamorphose via le maquillage, des grimaces exubérantes, des corps peints en noir ou blanc. depuis, chaque création donne lieu à des tableaux débridés. C’est ce mélange des genres transgressifs, brouillant les codes entre la beauté et le laid qui l’intéresse.

Feu sacré – Interprète d’une puissance rare, mémorable lorsqu’elle incarne Prince dans (M)imosa, elle cherche à « abolir le sens pour accéder aux émotions brutes ». L’hybridation demeure son credo, ses pièces débordent de références plastiques, mais sont portées par une imagination fertile, vraiment singulière. elle ajoute, hilare : « au travail, je suis animée par la curiosité et le désir. Je suis un peu amoureuse de mes collaborateurs par exemple ». au tandem, la Capverdienne libère le très animal personnage de Guintche, orchestre un bal de statues dans D’ivoire… et livre sa nouvelle création, le rugissant Jaguar, avec la complicité d’Andreas Merk. L’ensemble est servi par des interprètes hauts en couleur : les turbulents Cecilia Bengolea et François Chaignaud, le danseur brésilien Lander Patrick, et la techno-orientaliste d’Omar Souleyman. Une équipée sauvage !

Marie Pons
Informations
Arras, Théâtre d'Arras, Hippodrome de Douai
02.02.2016>05.02.2016Divers, Divers

Guintche, 02.02, Arras, théâtre, 21h, 8€, (+ Dancehall Montego Bay ou Tutuguri, 10€)

Jaguar, 03.02, Douai, hippodrome, 20h, 8€ (+ Arrastão, 10€)

The Part (Antinija Livingstone), 04.02, Arras, théâtre, 21h15, 8€ (+ La Tarara + Sforzanduo/Täglich : 15€)

D’ivoire et chair, les statues souffrent aussi, 05.02, Douai, hippodrome, 20h, 8€ (+ Omar souleyman : 10€)

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