Home Littérature Editions Les Fourmis Rouges

Livres qui piquent

La vie des gens (nouvelle édition)
François Morel, Martin Jarrie

Niaise, la littérature pour enfants ? Pas forcément. Sur un marché très riche qui s’étend, en gros, des blockbusters façon Disney  aux personnages « tous à poil » si chers à Jean-François Copé, on trouve à boire et à manger. Pas toujours à rêver… Les Fourmis Rouges tirent leur épingle du jeu en chatouillant la rétine avec des graphismes soignés et, surtout, des histoires qui ne manquent pas de piquant.

On remarque d’abord le dessin, très diversifié, coloré et toujours élégant. « Vitaminé » selon Valérie Cussaguet. Un résultat dû à la méthode d’impression, « en tons directs ». Certes, mais c’est quoi un bon livre pour enfants ? Pour l’éditrice de cette maison indépendante créée en 2013 à Paris, les choses sont simples : « il faut d’abord que l’histoire me plaise à moi, en tant qu’adulte… ». Derrière ce nom (Les Fourmis rouges) évoquant à la fois une petite bête « qui fascine aussi bien les enfants que les parents » et le travail collectif (de l’auteur au libraire), on trouve une volonté d’aborder tous les sujets, avec tendresse et subtilité. De ce qui se passe dans nos narines – comme dans Panique au village des crottes de nez qui narre les aventures d’une famille de mickeys délogée par un doigt géant – aux « choses plus existentielles ». Dans Ephémère, Frédéric Marais raconte ainsi, en couleurs intenses, le destin shakespearien d’un petit insecte sans bouche, pas franchement résigné à se laisser manger. Soit une fable sur « la mort et le sens de la vie ».

Sens critique
Citons aussi, du même auteur, l’histoire vraie de Yasuke, jeune esclave noir devenu… samouraï au Japon ! Dans Les Oiseaux, Julien Roux montre aux enfants à quel point la diversité permet à tous ces petits êtres de coexister… « On parle de choses graves mais avec légèreté. Les enfants comprennent d’ailleurs assez vite les enjeux. Ce sont des lecteurs ouverts, sans a priori et avides d’histoires ». Pour les Fourmis Rouges il s’agit aussi « de développer le sens critique » des tout-petits. Ben oui, ce n’est pas parce qu’on est haut comme trois pommes qu’on doit nous prendre pour des poires.

Julien Damien
  • Ephémère de Frédéric Marais , (texte et illustrations), 32 p., 16,50€
  • Les oiseaux, de Julien Roux , (texte et illustrations), 40 p., 16,50€
  • Yasuke, de Frédéric Marais , (texte et illustrations), 32 p., 16,50€
  • Panique au village des crottes de nez, de Jean-François Moriceau & Petra Mrzyck (texte et illustrations), 32 p., 14€
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