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b’lieve I’m goin down

(Matador/Beggars)

La carrière de Kurt Vile ne ressemble pas à celle qu’on aurait pu lui prédire en découvrant Childish Prodigy, sa première consécration. Lézardé de distorsions rageuses, on l’aurait aisément projeté en pendant bruitiste de ses camarades de War On Drugs. Mais dès Smoke Ring for My Halo, Vile a choisi la route de la douceur et de la lumière – les longues compositions apaisées, le cool plutôt que le nerf. B’lieve I’m goin down, assurément son meilleur album depuis ce tournant, est une manière d’enfoncer le clou tout en revenant à une facture plus fragile, et à des blessures plus apparentes. Si le disque a été enregistré d’un bout à l’autre des états-Unis, le road trip qu’il propose est essentiellement intérieur. Le banjo d’I’m an Outlaw, la boîte à rythmes de Wild Imagination, le piano obsédant de l’extraordinaire Lost My Head There ou les ruminations de That’s Life, Tho : le style laid-back de Kurt Vile n’avait jamais traversé de telles nuances d’orchestration et d’émotion. Plus sombre, mais aussi accueillant et moelleux que ses deux prédécesseurs, b’lieve I’m goin down le voit explorer toute l’étendue de sa palette. Et livrer, rien que ça, quelques-unes de ses plus belles chansons.

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