Franz Ferdinand & Sparks
Rencontre impériale
FFS. Trois initiales pour une rencontre au sommet. L’un des groupes pop les plus malins du XXIe siècle, Franz Ferdinand, s’associe à l’une des formations les plus étranges nées au siècle dernier, Sparks. Collaboration Don’t Work, entonne le supergroupe, goguenard. Car c’est de mariage princier dont il faudrait parler.
Voici la rencontre entre quatre tauliers de la pop moderne et deux hurluberlus cultes – ce terme ô combien galvaudé sied parfaitement aux frères Mael. Doit-on vous présenter Franz Ferdinand ? Non. Quatre albums de pop nerveuse, d’hymnes élégants, de disco revisité et de détours vaguement synthétiques. Sparks, en revanche, demeure impossible à résumer en deux lignes. Ces Américains élaborent, depuis 1971, une discographie mêlant glam-rock, théâtralité, humour pince-sans-rire, sophistication absconse, sens inné de la pop et du cabaret détraqué. Alors quoi ? Une rencontre artyficielle, histoire d’attirer le chaland, façon Kanye West et Paul McCartney ? Même pas. À vrai dire, l’idée de cette collaboration remonte à… 2007. Restait à trouver un trou dans l’emploi du temps. Le résultat n’égare pas les fans d’Alex Kapranos, dont la voix de baryton se marie parfaitement à celle plus haut-perchée de Russell Mael. Sur scène, est joué le nouveau répertoire de FFS, ainsi que des hits piochés dans les standards des deux formations. Outre l’indéniable qualité de ces nouveaux morceaux (quelque chose comme le cinquième LP officieux de Franz Ferdinand), on est impatient de découvrir ces versions revisitées.