Home Exposition Balenciaga

L’art délicat de la séduction

De toutes les rétrospectives consacrées au génie de Cristóbal Balenciaga (1895-1972), aucune ne s’était encore penchée sur sa passion pour la dentelle. à l’occasion des 120 ans de la naissance du couturier espagnol, Catherine Join-Diéterle répare cet impair avec une exposition événement à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais.

Balenciaga, magicien de la dentelle, un thème évident mais inédit ? « Il avait tellement de cordes à son arc que personne n’avait pensé à explorer cet aspect de son œuvre », explique la commissaire. Le styliste a pourtant baigné dans la dentelle toute son enfance. à l’époque où pas une Espagnole ne sort sans sa mantille, le petit garçon observe les ornementations fleurir sur les toilettes des clientes de sa mère, couturière. « Plus la journée avance, plus la dentelle est visible », souligne Catherine Join-Diéterle, qui a classé les tenues en fonction des heures du jour et des occasions.

Féminité exacerbée.

Dénichés dans les archives parisiennes de Balenciaga, au Palais Galliera ou prêtés par la fondation de Getaria, 75 ensembles, chapeaux, gants, souliers prennent place dans un parcours enrichi de photos ou pièces administratives (commandes, factures), dévoilant les rouages d’une maison de couture. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce sont bien les robes, étourdissantes, qui tiennent le haut de l’affiche. Ici, sur un cube de lumière, un modèle de cocktail laisse deviner sous la dentelle noire une fine ceinture-corselet rose. Plus loin, une robe de grand soir en shantung fuchsia éclatant, dont la coupe s’inspire des tableaux de saintes du peintre basque Francisco de Zurbarán. « Certaines pièces sont d’une féminité rare, qu’on ne trouve plus aujourd’hui ! », voilà une raison supplémentaire de se précipiter à Calais.

Marine Durand
Informations
18.04.2015>31.08.2015ts ls jrs sf mar, 10h>18h, 4/3€
Articles similaires
Animal (186), 2011 © Elliot Ross

Auguste Rodin, Grosse Femme accroupie à masque d’Iris, vers 1910
Bronze, fonte Alexis Rudier, 1911 © Londres, Victoria and Albert Museum