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Revis(it)e ses classiques

François Bou  © Ugo Ponte

Fort d’un auditorium tout neuf, l’Orchestre National de Lille s’apprête a tourner une page de son histoire avec le départ de Jean-Claude Casadesus. Pour assurer cette transition et entrer de plain-pied dans ce nouveau siècle, il compte sur un directeur général opiniâtre. Entretien avec François Bou.

Quelles sont vos missions ?
Mon poste a été créé pour trouver un nouveau directeur musical à l’horizon 2016-17. Une recherche exceptionnelle car on ne peut pas remplacer Jean-Claude Casadesus. Nous devons envisager un autre modèle où l’o.n.l. existe par lui-même, s’impose par son excellence artistique. Au-delà de cette transition, je dois assurer l’avenir de l’orchestre.

Et quel est votre projet ?
Je ne pars pas de rien. L’o.n.l. existe depuis 40 ans et s’est construit sur des valeurs humanistes, artistiques. Mon projet est d’adapter ces principes à la société d’aujourd’hui, aux nouvelles pratiques culturelles et technologiques. Pierre Boulez dit souvent : « l’art c’est comme la bicyclette, si on n’avance pas, on se casse la figure ».

Vous annoncez « partir à la reconquête du public ». Comment ?
En se recentrant sur le grand répertoire tout en cultivant notre force : un orchestre de 100 musiciens. Cela dit, nous dépasserons encore ce répertoire, en regardant à la fois le passé (la musique classique) et le futur : la musique contemporaine, la création.

Et très concrètement  ?
En travaillant les formats. Par exemple les concerts flash (45 mn à l’heure du déjeuner) remportent un franc succès. Autre nouveauté : les « famillissimo », à destination des familles. On a commencé avec Frankenstein durant halloween. Il y a aussi les préludes, à 19h : vous vous installez au bar pour écouter de la musique de chambre en accès libre, c’est très décontracté.

Avez-vous des objectifs précis ?
Nous visons un taux de remplissage de 90%. L’o.n.l. est un service public, il doit s’ouvrir au plus grand nombre. Et on a besoin de recettes propres plus importantes.

Comment se traduit votre « politique audiovisuelle » ?
On s’est équipé d’un studio numérique. Il est mis à la disposition des maisons de disques, des producteurs délégués ou des compositeurs pour travailler sur la création sonore comme la spatialisation. Il permet aussi d’amplifier notre diffusion par le biais du streaming et des directs.

Propos recueillis par Julien Damien / Photo Ugo Ponte

Le Nouveau Siècle,
3 place Mendès France, Lille,
www.onlille.com

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